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de la société actuelle. Il nous a notamment donné dans
son grande drame „Brand“ (1866) un poème qu’on pourrait
comparer au Faust de Goethe sous le double rapport de la
profondeur des pensées et de l’éclat de son style scintillant.
Son drame le plus récent „Peer Gynt“ est une brillante et
mordante satire de nos moeurs actuelles, qui a excité
l’indignation de plusieurs de nos compatriotes et qui eût
peut-être provoqué la même tempête que „Le crepuscule de la
Norvège“ par Welhaven, si la grande majorité du peuple actuel
ne montrait pas un patriotisme moins exclusif et un coup
d’oeil plus vaste et plus libre sur la littérature que la
génération précédente. Ce n’est pas seulement la richesse des
pensées, le mordant de la satire et l’élégance des vers qui
distinguent ces ouvrages d’Ibsen, mais leur véritable profondeur
et originalité poétique.
B. Björnson (né en 1832) débuta en 1857 comme poète
par une nouvelle représentant les moeurs de nos campagnes,
„Synnöve Solbakken“, également distinguée par sa vue
psychologique et ses descriptions saisissantes des sentiments
intimes de nos paysans. Il s’attira dès l’abord l’attention de
ses nationaux et et des étrangers. Plus tard il composa
d’autres nouvelles de paysans („Arne“ 1858, „En glad
Gut“, etc.) dans le même genre que celle de ses débuts.
Tous ces ouvrages sont excellents; mais la richesse
toujours plus grande des pensées et l’habitude de les
exprimer dans un style concis mais souvent manièré et apprêté
n’ont pas suffi aux yeux du public pour remplacer entièrement
ce génie naturel qui distingue sa première nouvelle.
Sa dernière „Fiskerjenten“ (La fille du pêcheur) est un essai
de fusion des éléments populaires du conte villageois et
de la réflexion moderne et des tendances de la nouvelle
artistique. En même temps Björnson obtint un grand
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