Full resolution (JPEG) - On this page / på denna sida - N:r 16. Bulletin des Séances de la Société d'Anthropologie. — Aperçu rétrospectif des travaux de la Société d’Anthropologie de Stockholm pendant les années 1873—1877
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BULLETIN DES SÉANCES DE LA-SOCIÉTÉ D’ANTHROPOLOGIE.
conquis. Ainsi, le premier archevêque de la Nouvelle-Espagne, Juan de
Zamuraga, ordonna la réunion de tous les manuscrits hiéroglyphiques que l’on
put trouver dans les temples, et en fit faire un auto-da-fé. Parmi les rares
échantillons d’écriture hiéroglyphique qui échappèrent à la destruction
générale, le conférencier mentionne et décrit en détail la célèbre pierre
calen-drière trouvée en 1790 sur la Plaza mayor, à Mexico, où s’élevait jadis
le temple du Dieu de la guerre, HuitzilopochtH, rasé de fond en comble
par Fernand Cortèz. Le système de computation du temps dont ce
calendrier nous donne la clef, prouve que les Aztèques déterminaient avec une
certitude et une exactitude parfaites les périodes des solstices et des
équinoxes, non moins que le passage du soleil par le zénith de Mexico,
et que la longueur de leur année se rapprochait très sensiblement de celle
de la nôtre.
Tel était le degré de civilisation auquel avait pu parvenir un peuple qui
ne connaissait pas le fer, et qui était réduit au bronze pour la fabrication
de ses instrumentø tranchants. Mais ce manque était remplacé par
l’excellence de la fabrication des armes en bronze, excellence telle, que,
suivant les paroles de Bernai Diaz, l’un des capitaines de Cortez, »leurs lances
pouvaient traverser un bouclier, et leurs armes de taille coupaient comme
des rasoirs».
M. von Möller signale en revanche, comme l’une des grandes ombres
de la civilisation aztèque, principalement au 15e siècle, les sacrifices humains,
qui, du moins au dire des Espagnols, avaient lieu dans des dimensions
telles, que deux des soldats de Cortez comptèrent jusqu’à 136,000 crânes
exposés dans le temple de Mexico. Quelque exagération que Ton puisse
attribuer à ces récits évidemment empreints des efforts des Espagnols pour
présenter sous son jour le plus vif ce qu’il y avait de condamnable dans
le paganisme, et défendre ou pallier par ce moyen la barbarie sanglante
de leurs propres procédés, l’orateur considère cependant que le nombre des
sacrifices humains dans l’ancien Mexique a laissé bien loin derrière soi ce
que nous savons à cet égard par rapport à d’autres peuples. Ces sacrifices
constituent du reste, en connexion avec les tourments et les souffrances
personnelles que la race américaine s’imposait au nom de la religion, une
illustration si parlante du caractère de cette race, que leur existence ne
peut nous surprendre.
Comme un contraste frappant avee les usages qui viennent d’être
mentionnés, M. von Möller cite les hôpitaux remarquables par leur
organisation et les asiles pour les invalides. La preuve que les médecins
mexicains allèrent jusqu’à conquérir le respect des oppresseurs de leur peuple,
nous est fournie par un aveu, si même partial, du moine espagnol
Torque-mada, qu’ils »étaient meilleurs que les nôtres (c.-à-d. les médecins
espagnols), en ce qu’ils ne traînaient pas le traitement en longueur pour enfler
leurs honoraires». — Cette partie du discours de M. von Möller est
illustrée de dessins, exécutés à ses frais, des temples de Palenque et de
Guatusco, dans la province de Vera Cruz, de la pierre calendrière
mentionnée, etc.
L’orateur passe ensuite à l’exposé des vestiges caractéristiques
découverts dans le Colorado du SO., le Nouveau-Mexique, l’Utah et l’Arizona,
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