Full resolution (JPEG) - On this page / på denna sida - VI. Séjour à Irkutsk. — Foire à Maimatschin. — Chamba-Lama. — Le gouverneur général Alexandre Stepanovitsch Lavinsky. — La famille Muravieff. — Sort des exilés. — Madame Börresen. — Pâques russes. — Voyage à Ieniseisk, par l’Angara et la Verchne-Tunguska
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VOYAGE EN SIBÉRIE. 219
Il existe une franc-maçonnerie de l’éducation, qui
ne saurait être interdite, môme en Russie, en Italie
et en Espagne, et dans laquelle les initiés se recon
naissent, non à des signes extérieurs ou à des poi
gnées de main, mais à des indices inintelligibles
pour les profanes. C’est cette parenté de notre choix
qui porte les gens de tendances semblables à se re
chercher, a 11 faut avouer, s’écria un jour un de mes
camarades de jeunesse, que tous les hommes ne sont
pas des hommes. » Cette soif d’hommes véritables,
on la sent plus vivement au milieu d’une grande po
pulation composée d’éléments opposés qu’en plein
désert. C’était ce sentiment si naturel qui m’attira
vers cette famille, où je me trouvai tout de suite à
mon aise. En parlant un jour avec madame Muravieff
de ce besoin d’échange intellectuel, je fis observer
qu’on était bien heureux de communiquer avec des
hommes qui pensent, et qu’il y en avait une foule dans
sa maison; elle s’écria : « Ah ! monsieur Hansteen, ce
sont seulement des hommes de paille. » Rencontrer
des hommes dans le vrai sens de ce mot, c’est, en
Sibérie, une trouvaille sans prix. J’allais donc pres
que tous les deux jours dans cette aimable famille.
J’avais appris à madame Muravieff une jolie danse
des paysans norvégiens, le Halling, et elle l’avait à
son tour enseignée à sa fille Sophie, âgée de neuf
ans, gentille petite étourdie que j’appelais mon petit
garçon. Je lui avais montré quelques-uns des pas de
cette danse nationale; elle mettait les mains sur ses
côtés et sautait en pliant les genoux, et, quand elle
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