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LES BIBLIOTHÈQUES DANOISES AU MOYEN AGE 347
dans les manuscrits, les fragments,45 les incunables et les documents faisant
mention des livres ayant appartenu à des Danois au moyen âge. Or de
cette manière on arrive facilement jusqu’en plein 16e siècle, époque où
l’humanisme commençait à se faire valoir, ce qui entre autres choses se
signale par la richesse plus grande d’ouvrages patristiques, classiques et
historiques dans, nos bibliothèques; d’ailleurs nous ne savons que très peu
de chose des prélats du commencement du 16e siècle, ce qui est d’autant plus
à regretter, qu’on serait en droit d’attendre que ces bibliothèques surtout
portassent l’empreinte du temps nouveau.
2. Les bibliothèques des curés.
En quittant les bibliothèques des évêques et des chanoines nous nous
tournons vers les livres des curés, lesquels sont le mieux connus à la fin du
moyen âge. Quelques testaments du commencement du 16e siècle sont très
caractéristiques. Un curé du diocèse de Ribe Petrus Matthie fait don de
quelques livres, parmi lesquels deux bréviaires et le recueil de sermons
»Dormi secure». L’un des bréviaires est légué à un curé pauvre pour le
salut de l’âme du testateur, tandis que »Dormi secure» doit rester en chaîne
dans la cathédrale de Ribe pour l’usage commun. Le curé Peder Pedersen
Toller à Copenhague nomme dans son testament »Legenda sanctorum»,
»Hor-tulus anime», un bréviaire selon le rite du diocèse de Ribe, un livre d’heures
sur parchemin. L’inventaire des effets du dernier curé catholique de Köbelöv
à Lolland et une liste de livres de 1525 témoignent de la même pauvreté
ou la même variété populaire. Le curé de Köbelöv possédait deux bréviaires,
trois recueils de sermons, un diurnale et »Formularium instrumentorum». La
liste de 1525 énumère quelques livres ayant appartenu à Hans Jepsön, sans
doute tous des livres imprimés: »Cronica mundi, Sermones Meffret, Corona
Marie, Albertus magnus, Psalterium daviticum, Revelationes Birgitte, Tractatus
sacerdotales, Sermones de adventu, Sermones quadragesimales, Sermones
Pomerii, Discipulus, Spéculum exemplorum, Manuale seu sermones de beata
virgine, Biblia, Fasciculus temporum, Herbarius».46 Bien que la liste soit d’une
époque si récente que 1525, il n’est pas question du temps moderne, mais
seulement du moyen âge, l’humanisme n’ayant sûrement exercé aucune influence
sur les simples curés. Le moyen âge se révèle encore dans le manuscrit
45 On a observé des fragments de Josephus, de Justin, de Vincent, de Pierre Comestor,
d’Adam de Brème et de Saxo.
46 Terpager, Ripœ Cimbricœ (Flensborg 1736), p. 64—65. — Rørdam, Kjöbenhavns
Kirker og Klostre i Middelalderen (1859—63), Tillæg, p. 169. — Kirkehistoriske Samlinger,
I (1849-52), p. 460, 461.
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