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nuellement de garde, le Prince a été tout â fait aùnablcj, et
même avec son père, quoiqu’il l’a souvent fort mal reçu. J’ai
remarque que sa sensibilité s’augmente tous les jours
considérablement, et je crois que la Reine en est presque la seule cause.
Il aime à donner de l’aumône, à soulager les pauvres, à
s’intéresser aux malheureux, autant que son ifsprit et ses idées le
permettent. Il me semble qu’il est devenu plus doux, plus
traita-ble. Il a fait ses e’tudes tous les jours pendant cette garde, et
avec beaucoup d’application. Il a pris plus de goût pour le
français, et paroît sentir la nécessité d’être poli. Je n’ai pas manqué
de lui mettre sous les yeux tout l’attachement et la tendre
amitié que Y. E. lui porte et à ma grande satisfaction il en a été
si reconnaissant que les larmes ont mouillé ses yeux, et il
m’a-dit d’un ton attendri: ”Min söta Bonde/ Bed Baron Sparre
"att han alltid huller af mig. Jag skall visst aldrig gora
"honom emot" A mon dt’part il me donna la même scène
qu’il avoit fait à V. E. Il me demanda si je ne reviendrons
bientôt, et il tâchoit de me marquer son amitié autant que
possible. Cela prouve toujours un coeur excellent, ou du moins’
enclin à la vertu ; et à juger de ses actions, il paroft souvent
comme si ’ un ressort secret et inconnu lui poussoit vers le bon
chemin. L’orgueil et la mauvaise humeur se font voir quelque-’
fois, mais rarement, et les accès ne sont plus si violents. Il
ne lui faut qu’un instant pour trouver sa faute et là réparer, i
Je souhaite que l’on voudrait le traiter doucement à cette heure>
et non pas le négliger, ni gâter les dispositions heureuses, qui sV
trouvent en lui, par des manières trop rudes; car un jeune coeur
qui par trop de brutalité ou par trop de dissipations vient de
s’évauouir, n’est pas si aisé de ramener à la sensibilité1, et il né •
s’ouvre pas facilement å la voix de l’humanité. 1
”Je demande pardon à V. E. d’avoir manque de lui écrire;
par la poste du vendredi; mais occupé jusqu’au dernier moment
de mon départ avec lé Prince, je in’etois proposé de faire raà
poste dans la chaloupe, puisque j’alîois eu ville par eau, ce qui
n’eut pourtant pas lieu : car le Baron Tattbe et Mr de Freden- •
heim qui s’y t5 tablèrent aussi, m’en empêchoient entièrement* r
”V. E. sait déjà que la fête du 10 n’eut lieu que le 21 ’
de ce mois; ainsi je vais avoir 1 honneur de dire en abrégé comme
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