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qui décorent un temple égyptien, et qui séduisent là,
quoique les mêmes objets, confrontés un à un à nos formes à
nous, paraissent bizarres, surtout à la premiègre vue, et plus
petits qu’ils ne soient.
Car les traits de forme égyptienne sont, plus que de
toute autre art, des lettres qui n’ont aucun sens hors de leur
propre alphabet, et cela puis qu’il existe dans Part de
l’ancienne Égypte plus d’originalité et de style, plus de réalité
et de caractère de solidité qu’ailleurs. C’est surtout ce
maintien solide et grave, mais délié en même temps, qui le
distingue.
Un ouvrage égyptien, par la grandeur et la candeur
de sa simplicité, éveille notre sentiment et le relève, tandis
que par ex. un monument chinois, qui est bien lui aussi
original et ferme de son caractère, mais bizarre, l’agite.
L’architecture égyptienne se caractérise dans le calme, le
repos, la dignité de son être. La continuité des lignes
développe sa grandeur, et l’aplomb qui règne partout dans
ses formes, y produit une tranquillité majestueuse qui
impose au spectateur, sans restriction et sans reserve.
Ainsi quand vous vous êtes proposé, monsieur, de
donner une idée de l’antique Égypte par les formes mêmes
de votre musée, il faut bien avant tout que l’on y voie le
style de l’architecture des Pharaons au comble de
perfection et de pureté.
Des suites de colonnes contribueront plus que toute
autre chose à rendre l’aspect auguste d’une construction
égyptienne. Il y avait en Égypte toujours des colonnes,
pour porter les plafonds des salles, des galeries et des
portiques. Encore les tombeaux taillés dans le roc avaient
ses piliers de support reservés de la masse vive; et il
n’existe guère dans les temples de l’ancienne Égypte une
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