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Bref från M. Björnstjerna till Kronprinsen. BergendorfE 26 Mai 1813.
Votre Altesse Royale!
La disgrâce du Général Döbeln et sa conduite noble de prendre
tout sur lui me font un devoir d’annoncer à V. A. B. que j’ai eu une
part active à la marche des troupes vers Hambourg et que j’ai fait tout
ce que j’ai pu pour engager le Général à envoyer du secours à une
place importante, sur le point de tomber entre les mains de
l’ennemi.
Le Général Döbeln, militairement parlé, pouvait-il faire autrement?
Les différentes instructions émanées dans l’armée, et la Proclamation
•de V. A. B. annoncent que nous sommes en guerre avec la France, et
alliés avec la Bussie et l’Angleterre.
A portée de secourir une place forte du plus haut prix, ne devait-il
pas profiter du moment et renforcer une garnison alliée prête à
succomber, sans attendre des ordres ultérieurs à une distance de 20 lieues
•qui en faisant perdre un temps précieux, pouvaient faire perdre
la-place.
Un des faits brillants de l’histoire de V. A. B. justifie la conduite
du Général, c’est celui de Gradisca, où le coup hardi d’enlever la place
d’emblée, avant l’arrivée de l’Archiduc, eût certainement manqué, si
V. A. B. se fût donné le temps d’envoyer demander des ordres.
Le Général Döbeln, politiquement parlé, pouvait-il faire
autrement? V. A. B. s’annonce Libérateur de l’Allemagne, envoie des
troupes sur le continent et se met à leur tête, qu’y a-t-il donc de plus
simple que de sauver le bijou de cette même Allemagne, le centre de
son commerce, le foyer de son opinion publique, le seul débouché
d’un allié puissant, et la source des fonds alimentaires de la guerre.
Le sincère et profond attachement que je porte jusqu’au fond du
coeur à V. A. B. pour la gloire de Son nom et la prospérité de s^s
vues, me font un devoir de parler avec la franchise d’un soldat et d’un
citoyen suédois; ce secours léger que V. A. B, refuse & la ville de
Hambourg fera la plus terrible impression sur le nord de l’Allemagne, pays
sur lequel V. A. B. avait principalement compté. Les vues de V. A. R.
seront entièrement méconnues et l’on portera l’ivresse jusqu’à croire
V. A. R. capable d’abandonner Ses alliés et d’agir de concert avec
l’ennemi.
La gloire d’être le Libérateur du Continent» le rival victorieux
de Napoléon, l’arbitre du sort germanique ne peut certainement pas
être confondue avec le rôle obscur d’un allié ou vassal de la France
qui au lieu de briser les fers de l’Europe travaillerait à les consolider
et en deviendrait une victime définitive; mais l’imagination fantasque
d’une population effrayée portera l’exaltation jusqu’ à se forger de
pareilles idées, le charme sera rompu, et le héros qu’elle encense, ne
lui paraîtra plus qu’en oppresseur. Je suis Monseigneur de V. A. R. le
très hnmble etc.
[Ur A. Se Företalet.] M. Björnstjerna.
Bref från Björnstjerna till v. Döbeln. Bergen d. 23 Juni 1813.
Jag har ei hafvit ett lugnt ögonblick sedan jag träffades af den
krossande tidning att min Befälhafvare och Vän var arresterad och
kallad till rätta för ett beslut, hvartill jag redeligen gifvit någon
anledning, min skyldighet var att ei draga mig ur spelet, hvarför jag
genast adresserade ett bref till H. K. H. där jag i korthet upptar de
skäl som borde förmå Herr Gen. af sända Troupper till Hamburgs
frälsning. Dessa skäl äro talande när man ei söker ett politiskt offer att
öfverskyla ett af politikens mäst ögonskenliga felsteg, men detta var
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