- Project Runeberg -  L'Église et la Question Religieuse en Suède par J.-P. Trottet /
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(1857)
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de la perdition. » Que devient la vie religieuse au milieu de ces
ténèbres?

Prenons pour exemple le rite du baptême. La liturgie suédoise
semble partir de la supposition qu’avant d’être baptisé, l’enfant
demeure sous l’influence spéciale du mal. On ne doit pas s’étonner
qu’une telle interprétation du sacrement ait fait naître et entretenu
dans maintes localités les pratiques les plus superstitieuses, comme
de ne pas laisser s’éteindre le feu dans la maison que l’enfant ne
soit baptisé, ou, sitôt qu’il pousse des cris, de faire passer un charbon
ardent entre sa chemise et son corps pour conjurer le diable, sous
le pouvoir duquel il est censé se trouver. Selon la doctrine officielle
aussi, le baptême place l’enfant sous la protection particulière de
Dieu, qui dès-lors le régénère et sanctifie son cœur. On pourrait
même croire qu’on suppose le nouveau-né spirituellement capable
de prendre part à l’action du baptême, car, après avoir récité le
symbole des apôtres, le pasteur se tourne vers lui et lui fait cette
question : « Enfant, veux-tu être baptisé dans cette foi? » Les
parrains répondent en inclinant la tète. Le baptême conféré, le pasteur
déclare que le nouveau-né est devenu membre de l’église, et qu’il a
part désormais aux grâces dont elle est dépositaire. Tel est le
formalisme, tel est l’empire excessif du symbole dans l’église de Suède.
Elle a imaginé, en face des déclarations de l’Évangile, cette théorie
bizarre, que Dieu introduit par le baptême dans l’âme du
nouveau-né un germe spirituel, principe de la régénération, bien que
subordonné à l’action de la liberté humaine, et qui n’en place pas moins
l’enfant sous 1*influence directe de l’esprit divin.

Nullité et stérilité de l’enseignement religieux, soit dans la chaire
chrétienne et par le catéchisme, soit dans les chaires d’exposition
théologique, voilà le résultat inévitable du formalisme que nous
venons de décrire. Au lieu de s’appliquer à l’exposition de la morale
et de solliciter pour la discipline qu’elle exige l’exercice actif de la
conscience, l’église luthérienne suédoise cultive de préférence le
champ de la dogmatique, la partie la plus abstraite de la théologie
chrétienne. L’objet spécial de la prédication semble être aux yeux
de ses ministres de frapper l’imagination des auditeurs en leur
présentant l’absolue perfection ou la divinité du dogme dans une sphère
inaccessible à l’action de la conscience humaine. Et comme à ce
compte l’individu ne saurait être sollicité de conquérir une foi
personnelle, comme il ne saurait guère s’en imposer l’obligation sans
se voir menacé d’encourir l’anathème de l’église, et que le pasteur
demeure plus que personne sous la tutelle de l’autorité
ecclésiastique, on conçoit qu’il ne reste plus aux prédicateurs qu’à exciter
la terreur, à frapper les esprits par la crainte du dernier jugement,

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