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Je me suis plus arrêté à ce mouvement subit et
probablement involontaire, qu’aux assurances formelles, qu’il a
aussi données, dans un sens très favorable; de sorte que
si, par la suite, il montrait de l’indifférence à l’egard de ce
qui se passe en Suède, ce sera uniquement pour que l’on
ne s’apperçoive pas, qu’il à trop d’affaires pour se charger
d’un surplus.
Je n’ai rendu, dans tout ceci, presque aucun compte
de ce que j’ai avancé, parceque cela aurait été d’aucune
importance. Les nouvelles dont le Roi me régala dès le
commencement, me déconcertèrent d’une manière qui servit
à augmenter l’embarras, dans lequel je devois
naturellement me trouver, en parlant, pour première fois, à un
prince aussi éclairé, et qui impose par tant d’endroits
différents. En généràl il est impossible de tirer partie d’un
entretien avec une personne de cette élévation, avant qu’on
connoisse un peu son goût, c’est-à-dire sur quelles
circonstances il convient de s’étendre; ce qui l’intéresse plus ou
moins; la manière dont il tourne la conversation, et si on
ne risque point de la mettre de mauvaise humeur, en lui
contredisant. Toutes ces considérations m’ayant réduit à
être extrêmement sur mes gardes, cela ne laissait pas que
de me gêner beaucoup et je crois que j’aurais mieux
profité d’une seconde reprise. Sa Majesté me fit même
remarquer, qu’Elle me la destinait; mais comme cela fut sans
déterminer un jour fixe, je craignis que cela pourrait
traîner en longueur, et l’argent que j’avais ne suffisant pas
pour m’entretenir longtemsv en Berlin, .je n’osais pas
accepter cette proposition, quelque flatteuse et agréable qu’elle
me fut.
Avant que je me retirasse, S. M:té me fit l’honneur de
me promettre Sa protection, en me permettant de choisir
telle retraite que bon me semblerait, pourvu qu’elle ne fût
pas trop proche de la capitale, et que je prisse un nom
supposé.
Quand on ne connaît S. M:té le roi de Prusse que pour
en avoir entendu parler, et pour l’avoir simplement vu, on
se borne à l’admirer; mais je sens à présent que pour peu
qu’on l’approche de plus près, il faut avouer qu’il n’est pas
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