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Si tout est précaire dans ma malheureuse patrie, si les
intérêts les plus sacrés de l’Etat sont sujets au
changement; si les engagements les plus solennels sont
altérables, les vertus de notre respectable Monarque ne le seront
assurément pas, et serviront tôt ou tard de ralliement à
son peuple, comme ils feront toujours l’objet de mon
admiration et le premier ressort de la profonde vénération
avec laquelle etc. etc.
’ Axel Fersen.
LXII.
Egenhändigt bref från drottning Lovisa Ulrikas lecteur Beylon
till Hennes Maj:t; dateradt Stockholm den 9 Juni 1772 !).
, Madame !
Le jour même que je reçus votre lettre du 4 Mai, je
fus attaqué d’une très forte fièvre, qui m’a mis jusqu’ici
hors d’état d’écrire. J’avoue à Votre Majesté que je crois
la devoir au violent chagrin, que je ressentis de voir son
coeur encore en proie aux mêmes idées, qui faisoient son
tourment avant son départ. Toutes les belles espérances
que j’avojs conçues de son séjour à Berlin, pour son repos,
me paroissent évanouies, et l’avenir ne présentoit plus que
ce qu’il y a de plus noir à mon imagination.
Heureusement que j’ai vu depuis des lettres, où Votre
Majesté me paroissoit plus tranquille, et qui m’ont fait juger
que celle dont je me plains, n’étoit que l’eflFet d’un de ces
moments d’humeur, dont on ne peut pas toujours se
défendre, et dans lesquels une mémoire cruelle ne nous sert
que trop bien, en nous rappelant ce qu’il nous seroit si
avantageux d’oublier. l
l) Efter originalet, bland enkedrottning LovisaUlrikns efterlemnade papper.
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