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tentement. Voilà, Madame, ce que je puis répondre en
conscience, à la question de Votre Majesté. J’y ajouteroi
seulement, qu’accablé d’affaires, comme il est, tant de celles de
devoir, que de celles qu’il se fait lui-même, qui le plus
souvent ne demandent pas moins de tems que les autres;
il se peut encore très bien que les lettres du Roi à Votre
Majesté s’en ressentent, et de là du laconisme, à proportion
de tems qui lui reste.
Je vous remercie très humblement, Madame, de la bonté
avec laquelle vous m’avez tranquillisé le plus tôt possible,
sur l’affaire de Fredrikshof. J’ose assurer Votre Majesté
que mes inquiétudes à cet égard, jointes à tout ce que je
vois et entends, m’avoit ému la bile, au point de
m’étouf-*fer. Vous trouverez toujours mieux, Madame, que cet
endroit est. le seul qui vous convenoit. Mon unique souci à
présent, est qu’on puisse le mettre, avant l’automne, en état
de vous recevoir.
Je ne conçois pas les inquiétudes, où Votre Majesté
me paroit sur son avenir; elle me dit, qu’elle sera ruinée,
avant que d’avoir formé son établissement. La Reine
se-roit elle obligée de faire de la dépense là où elle est? on
nous dit ici, qu’elle est entièrement défrayée, avec toute sa
suite. Si cela çst,*elle doit faire des épargnes, qui
faciliteront son établissement, qui, une fois formé, ira de
lui-même, avec de l’ordre et de l’économie. Le sénateur
Schwe-rin m’a dit, avant son départ, qu’avec 4 tonnes d’or, il
pré-tendoit entretenir votre maison, avec toute la dignité
convenable, en vous laissant vos handpenningar ordinaires. Or,
l’argent que Votre Majesté reçoit, joint au bois, charbon et
à l’entretien des écuries, monte, dit on, au delà de cette
somme. Je n’ai pas attendu le parallèle que fait Votre
Majesté du sort de la reine Mathilde avec le sien, et j’ai
déjà senti tout le prix d’un frère, plein de sentiment et qui
sait ou veut l’exprimer, de manière à se faire entendre.
C’est à cela qu’elle doit son bonheur. Malgré cela je ne
troquerois pas sa position avec celle de ma Reine. Je puis
me glorifier de la médiocrité de son état; ce que j’aime
mieux, que d’avoir à rougir pour elle de son opulence.
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