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LXXXVII.
Egenhändigt bref frän drottning Lovisa Ulrika, till grefve Sinclair;
dateradt Svartsjö den 20 October 1772 l).
Monsieur le comte de Sinclair. Je suis bien fâché
d’avoir tardé si longtemps à vous écrire et à repondre aux
lettres que Vous m’avez écrites. Je les ai reçues en partie
en route, ce qui m’a empêchée d’écrire. Je suis à présent
dans ma retraite, et tâche de passer mon tems le plus
tranquillement que je puis. Je ne vous parle point des
grandes affaires, mais seulement des changements que j’ai
trouvés ici. J’ai cru que j’étais dans un nouveau royaume;
la Cour a un air fastueux, il y a un monde de domestiques,
de gardes. Le ton des conversations changé, celui de
l’adulation a pris la place de la fronde. Enfin on ne
reconnaît rien de l’ancien. Préparez vous, si vous revenez ici,
à étudier tout un nouveau rôle. Pour moi, je trouve qu’à
58 ans, il est trop tard de recommencer une nouvelle
carrière. Je me retire dans ma coquille et comme une
nouvelle Démocrite je me ris de la lâcheté des hommes qui
dans 6 semaines de tems changent comme le Caméléon de
toutes couleurs. J’habiterai cet hyver le château, n’ayant
trouvé aucune maison logeable et celle de Fredrickshof
étant sous réparation. Je vous souhaite bien des agréments
à Stralsund, car pour des hostilités vous pouvez à présent
être en toute sûreté. N’oubliez pas les absents et croyez
moi à jamais Monsieur le comte de Sinclair
Votre très affectionnée
Svartsjö le 20 Oct. 1772. Louise Ulrique. *)
*) Efter originalet, bland enkedrottning Lovisa Ulrikas efterlemnade papper.
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