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venus pour rassurer que les sujets vouloient se mettre sous
son obéissance. Je n’examine pas Futilité momentanée de
cet événement; encore moins s’il est fondé sur des droits;
tout cela se justifieroit sans doute, par les mêmes maximes
dont tant d’autres princes font usage; mais ce que je vois
comme inévitable c’est que cet événement est comme le
tocsin pour la guerre. Voilà la Russie, l’Angleterre, le
Danemark et le Roi, qui seront obligés de prendre cause
ensemble, afin de prévenir les desseins de la France, qui
fomente tous ces événements. J’avoue, ma chère soeur, que
cela me chagrine à un point inexprimable, et j’en ai
d’autant plus de sujet, que je ne vois plus de remède. On
com-mencoit à travailler en Russie. J’ai reçu une réponse de
l’Impératrice, et j’avois sujet d’espérer’qu’avec des soins et
des peines, et en se prêtant en Suède un peu aux
circonstances, pn auroit pu parvenir à calmer cet orage. Mais
après que le Roi de Suède déclare si ouvertement les
projets d’agrandissement qu’il forme, après avoir déclaré que
ses desseins étoient pacifiques, qu’il ne vouloit penser qu’à
régir l’intérieur de ses états, après avoir annoncé ce plan
de gouvernement par ses lettres particulières et par ses
déclarations publiques, il entreprend une entreprise toute
contraire à ces déclarations, ce qui ne peut manquer de lui
faire du tort et rendre suspectes ses promesses. Mais je
sais que la plupart des souverains sont obligés de passer
quelquefois sur ces délicatesses, pour ne songer qu’à
l’agrandissement de leurs états. Hélas en étoit-il temps à
ce moment, peut on se flatter que le Roi de Suède pourra
conserver tranquillement cette acquisition de la Norvège;
peut on même se flatter que la guerre, une fois entreprise
contre la Suède, cette* dernière puissance puisse se
maintenir? voilà, ma chère soeur, des considératious qui
viennent trop tard. ’ Je les fais pour vous ouvrir mon coeur et
pour vous faire sentir la cause de mes douleurs. S’il m’est
permis de vous donner un conseil, je suis hors d’état d’en
donner plus au Roi, votre fils, celui-ci est pour vous et
votre famille: C’est de ne point prendre ouvertement la
cause du Roi votre fils, de paroître même comme si vous
n’approuviez pas entièrement ses projets ni sa conduite.
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