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XCIV.
Egenhändigt bref från konung Gustaf III till hans moder,
enke-drottning Lovisa Ulrika; dateradt Gripsholm den 5 September
1775 l).
Ma chère Mère
La lettre de ma chère mère du 1 de Sept, ne m’est
parvenue qu’hier au soir. Je suis charmé d’apprendre que
le froid de la dernière promenade n’a point occasionné
de fâcheuses suites, et que ma chère mère continue à jouir
d’une santé parfaite, après une caravane sur mer de plus
de 30 heures. Je suis enfin arrivé ici Samedi passé à midi
et trois quarts; je me porte fort bien, mais la Reine a
ressenti une fâcheuse suite de sa veille, ayant eu le
lendemain une perte de sang considérable. Cependant elle se
porte bien aujourd’hui, et j’éspère que cet accident n’aura
point d’autres suites fâcheuses que d’avoir dérangé les
espérances que nous avions conçues, avec assez de
probabilité même, d’un état différent de celui où elle se trouve
depuis cet accident; je ne sais si je m’explique, mais ma
chère mère me pardonnera ce galimatias, en faisant
réflexion qu’on a toujours de la peine à avouer, qu’on a
changé de principes, lors même qu’on en a pris de
meilleurs qu’on n’a eus. C’est cela même qui m’a fait ne lui
rien dire, quand j’eus l’honneur de la voir la dernière fois.
J’attendois alors le moment de lui annoncer en même tems
le raccommodement et l’état de la Reine; mais comme je
vois que pour cela, il faut attendre trop longtems, j’ai pris
mon parti galamment aujourd’hui.
Je compte Vendredi prochain donner audience publique
au comte de Nostitz. J’ai l’honneur d’envoyer le journal,
que ma èhère mère m’a demandé. Il est si partial contre
le Chancelier, et contre l’autorité royale, qu’il m’a choqué
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