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pas, que la Reine, sa mère, ignorât ces espérances, et alla
le lui dire, avec beaucoup de joie. Le Roi fut surpris de
la froideur avec laquelle elle reçut cette nouvelle; mais il
n’y fit après aucune attention.
Quelques jours après Elle envoya chercher le duc de
Sudermannie (le Prince Charles) et lui demanda, s’il savoit
que la Reine étoit grosse. Le Duc lui répondit, que le
Roi le lui avoit dit quelques jours auparavant; mais que le
Roi n’en étoit point encore bien persuadé, et qu’il l’avoit
fort prié de n’en rien dire encore. Elle lui demanda ce
qu’il en pensoit? Il lui répondit: Que voulez vous que j’en
pense? cela est très possible; il se peut pourtant, que le
Roi, qui souhaite d’avoir des enfants, le croit, et qu’il n’en
est rien. Cela s’éclaircira dans quelques semaines. La Reine
lui demanda ensuite, s’il croyoit que l’enfant étoit du Roi?
qu’elle ne le croyait pas et qu’il étoit sûrement de Munck*). *)
*) Note:l) Il faut ici instruire le R. de Pr. ce que
c’est que Munck; qu’il a été, page de la chambre du feu
Roi, et qu’après la mort de ce prince il étoit resté dans la
même grade auprès de ma personne.. Que peu de tems
avant la révolution, ayant été fait officier, il n’avoit pas
voulu quitter le Roi, dont la puissance et la fortune étoient
alors bien chancelantes. Qu’il l’avoit même averti, la veille
de la révolution, d’un complot, fait contre la liberté du Roi,
qu’il avoit su de son père, un des complices, et qu’on devoit
enlever le Roi la nuit d’après; que cette raison avoit
engagé le Roi, après le succès de la révolution, de ne point
faire des recherches sur cette affaire, pour ne point le
perdre; que tous ces services, rendus dans un tems, où ils ne
pouvoient partir que d’un sincère attachement, avoient rendu
Munck si cher au Roi, qu’il l’avoit fait son (Förste
hof-stallmästare) premier écuyer de la cour. Qu’en 1775, le
Roi avoit eu un retour pour la Reine; qu’il avoit senti la
nécessité d’avoir des héritiers, et que la douceur, la
conduite respectable de cette Princesse, sa modération surtout
dans toutes les occasions, où le Roi et surtout la Reine
*) Denna note är, likasom sjelfva texten, skrifven af Konungens egen hand.
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