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Egenhändigt bref frân Enkedrottning Lovisa Ulrika till hennes
broder, Konung Fredrik II i Preussen; utan datum 1).
Mon très cher frère!
Je suis bien sensible au procédé généreux, teijdre et
plein de justice, que vous avez eu pour moi, dans cette
malheureuse affaire, et à la réponse que Vous avez bien
voulu faire au Roi, mon fils. Je ne doute nullement, que
ces réflexions sages et modérées ne lui fassent impression;
il a le coeur bon, mais on a surpris sa Religion, et je suis
convaincue, qu’il reviendra dans peu.
Vous savez déjà l’acte, que l’on m’avoit demandé de
signer; après quoi il me dit, qu’il vivroit avec moi comme
par le passé, et qu’il dépendroit de moi de rester ou de
quitter la Suède. Vos conseils seront toujours des lois pour
moi, et je les suivroi exactement; mais pour cette année
il m’est impossible d’entreprendre ce voyage, la ville de
Stralsund n’ayant aucun bâtiment propre pour un
établissement, et les finances du Roi sont si délabrées que c’est
presque impossible d’espérer qu’il put fournir aux frais
nécessaires, même pour le transport. Il est bien différent de
faire un voyage de 3 ou 4 mois, ou de transplanter toute
une cour; c’est, comme vous savez, une petite colonie. J’ai
consulté, sur votre avis, plusieurs sénateurs à ce sujet, qui
tous m’ont représenté, que de quitter dans ce moment la
Suède, c’étoit perdre ma réputation, paroître coupable et
réduite à la honte d’un exil dans une forteresse; qu’au lieu
d’une telle humiliation, je devois opposer la fermeté et
refuser toute retraite pour le moment présent, le Roi ne
pouvant me forcer à quitter le royaume, n’ayant aucun grief
à alléguer pour une telle violence. Que cette malheureuse
1) Efter Enkedrottningens egenhändiga concept, bland henne9 efterlemnade
papper. Brefvet måste vara skrifvet i Juni 1778, emedan det bsevarar
Konung Fredrik II:s bref af den 17 Maj 1778, se bilagan N:o VII.
Fersen. Hist. Skrifter. IV. 18
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