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Egenhändigt bref från riksrådet grefve A. v. Fersen till Konung
Gustaf III ; dateradt Stookholm den 20 November 1778 x).
Sire!
Daignez m’écouter; je suis digne de cette grâce par les
sentiments de ma profonde vénération, et par ceux de
rattachement le plus sincère et le plus soumis auquel mon
coeur s’est voué pour la vie, et dont il ne se départira
jamais pour Votre Majesté.
J’ai passé de cruels moments depuis que j’ai découvert
que mon mémoire à ïa maison des nobles a eu le malheur
de Vous déplaire. L’on en a envenimé le sens; on me prête
des intentions contraires à la gloire et au droit de Votre
Majesté, et au bien de ma patrie, dans le teins que je n’ai
dans ce monde d’autre objet à suivre, ni d’autre obligation
à remplir. Dégagé de toute entrave, je n’existe, Sire, que
pour Vous et pour la postérité; ce sont là les seuls intérêts
qui me guident et qui trouveront toujours un point de
réunion dans votre coeur.
Cependant mes ennemis triomphent. La vertu y a
souvent succombé; elle y succomberoit encore, si mon Roi
n’étoit le créateur, le soutien, et le Roi de notre liberté.
Un malentendu, non éclairci, peut être la source de la
fermentation du moment; les intérêts de la Banque et ceux
de la réalisation sont intimement liés et inséparables de
l’intérêt de la nation et des Etats, qui ont garanti l’un et
l’autre. On me suppose des vues opposées. Si Votre
Majesté veut bien en être pleinement éclaircie, daignez, Sire,
m’accorder un moment d’audience, quand les soins de
l’empire vous permettront d’écouter la voix d’un sujet, et si
Votre Majesté jugoit à propos d’y admettre M:r de
Liljencrantz, nous pourrions, en présence de Votre Majesté,
confronter nos idées; nous accorder, ou du moins Votre Ma-
!) Efter riksrådet grefve Fersens originalconcept, bland hans efterlemnade
papper.
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