- Project Runeberg -  Riksrådet och Fältmarskalken m. m. Grefve Fredrik Axel von Fersens Historiska Skrifter / Fjerde delen. Större och mindre tilldragelser under konung Gustaf III:s regering. Afd. 2 /
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(1867-1872) [MARC] Author: Axel von Fersen With: Rudolf Mauritz Klinckowström
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La fille, avec un ton assez aigre, affirma encore cela. La
mère se tut, et après deux ou trois tours de chambre,
pendant lesquels sa fille et le grand R. se retirèrent, voyant
bien qu’ils avoient fait une sottise; quand tout d’un coup
elle se tourna et dit: Eh bien, pour vous montrer que je
suis mère, je vous pardonne. Je veux vivre bien avec vous.
Le fils, bien étonné et bien aise, d’en échapper à si bon
marché, remercia, comme vous pouvez croire. Mais ce ne
fut pas assez. Elle appela sa fille, le maître d’hôtel et le
comte R. et leur répéta la même phrase. Après cela elle
dina seule avec son second fils et lui a fait après-diner,
dit-on, une terrible mercuriale sur ses amours. Bref, il
partit à 5 heures après-diner. Je le vis, à son retour, dans la
loge, où il me dit, qu’il avoit essuyé un furieux orage; mais
((lie la bourrasque avoit passé plus bénignement qu’il ne
l’avoit cru, et qu’il avoit diné tête à tête avec sa mère.

Cependant, dès le lendemain, la mère répandit avec
affectation, qu’elle s’étoit raccommodée avec son second fils.
On disoit’ à tous ceux, qui arrivoient pour demander de
ses nouvelles: L’accommodement est fait avec le second fils;
cela s’est passé le mieux du monde. Tout cela fit une
grande sensation. On combina l’arrivée de la seconde
belle-fille chez sa belle-mère à 9 du soir le samedi; la longue
conférence et le diner du second fils le Dimanche, et on
conclut, que c’étoit une affaire arrangée entre les deux
frères, et que le second avoit été le précurseur de l’ainé,
qui l’avoit envoyé comme les troupes légères d’avance, pour
sonder le terrain. Cette idée s’étoit tellement enracinée,
dans la tête des femmes, surtout les plus habituées dans
la maison du fils ainé, qu’elles en étoient intimement
persuadées.

Cependant le second fils ne se doutoit pas de l’effet
que sa conférence avoit produite. Il ne l’avoit prise que
comme une de ces scènes passagères de colère et de
douceur aux quelles il est, depuis longtems, accoutumé. Mais
il fut très piqué, lorsqu’il apprit, qu’on répandoit dans le
public, avec affectation, qu’il avoit fait sa paix particulière,
et que, pour l’obtenir, il s’étoit mis, plusieures fois à
genoux. Il vint me dire tout cela, et me conta sa conversa-

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