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a Armfelt que Ton ne voit que lorsque le Roi y est, et
quelquefois même point alors; Cederström, Claè’s Ekeblad,
Steding, Stjerncrona et deux officiers de garde et Aminoff;
voilà tout. Le Roi souffre quelquefois de son bras, ce qui
le rend de tems à autre de très mauvaise humteur; entre
les accès il est assez gai, mais quelquefois pensif. Il est tous
les après diners enfermé chez lui et il n’y a jamais de
lecture. Aussi ne reste-il guère à la Chine que quelques
dames pour ne point laisser la Reine toute fine seule;
encore ce n’est que la plus petite partie. Dès que Ton a
diné chacun se disperse et il y a un silence dans la
chambre où la Reine se trouve, que Ton entendroit une mouche
voler. Au reste tout se ressemble ici: On fait une
promenade à pied et en revenant il y a concert et le jour
ensuite spectacle françois. Un changement s’est fait pourtant,
c’est que les premiers pages de la chambre dinent et
sou-pent avec la Reine, ce qu’ils ne faisoient point autrefois;
cela a été introduit depuis que Peyron, ayant été envoyé
à Petersbourg, lors de la chute du Roi, mangea à la table
de l’Impératrice.
Dimanche ce 20, l’après-diner.
Enfin me voici en tranquillité. Peste soit de Cour et
diner public. Que les hommes sont singuliers dans le monde,
de vouloir inventer, par ostentation pour marquer leur
grandeur un usage, qui au fond les incommode et les
impatiente. Ce qui m’étonne le plus, c’est que le Roi se
donne la peine d’avoir cour quoiqu’il soit très incommodé
d’être babillé; car sans cela il va habillé avec son surtout
vert de toile et le bras, qui est noué à des rubans bleus.
Cela a l’air un peu singulier, mais comme c’est
l’habillement qui l’incommode le moins, il anroit tort de ne point le
garder. Je suis seulement très surprise qu’il veuille se
gêner une fois dans la semaine pour manger en public; le
plaisir, à ce qui me semble, ne doit pas être bien grand,
si je juge d’après mon goût.
Drottningholm ce 25 Juillet 1783.
Pour ce qui est du séjour d’ici, ma chère Sophie, il
est fort uniforme; je ne puis dire que je m’ennuie, car je
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