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de talents, de connoissances et d’esprit, on paisse avoir
autant de travers. J’en suis très fâché, car je lui suis, et je
dois lui être attaché toute ma vie; il a tout fait pour moi
et on ne peut le connoître sans lui être très attaché et sans
gémir sur ses foiblesses. — Nous avons vu l’Empereur trois
fois: une fois à Florence, et deux fois ici. Il est revenu
de Naples le 18, et il est parti pour Florence le 21. La
grande simplicité de ses manières, de ses discours et de
son habillement, contrastoit beaucoup avec l’élégance et la
frivolité des nôtres; il avoit l’air solide et nous léger. Je
ne sais pas, si la comparaison a été tout à fait à notre
avantage, chez les gens sensés. J’en doute et je ne crois
pas, que nos talons rouges, notre belle coëffure, nos
diamants, nos chaînes de montre et nos habits de satin, l’aient
emporté sur un bon uniforme de drap, bien propre, un col
noir et une bonne épée de cuivre bien dorée; c’étoit ainsi
qu’étoit vêtu l’Empereur. Il voyageoit sans sénateur, sans
premier gentilhomme de la chambre, sans capitaine des
Gardes, sans écuyer etc. etc., il n’y avoit pas dans son
antichambre 14 personnes, dont les unes dévoient reconduire
ceux qui venoient, jusqu’à la porte, d’autres au haut de
l’escalier et d’autres jusqu’en bas; il n’avoit avec lui que le
comte de Kinsky, son aide de camp, des cuisiniers et des
domestiques, et dans son antichambre on ne voyoit que
deux laquais, qui vous ouvroient la porte et la fermoient
dès que vous aviez passé. Mais il payoit bien partout et
donnoit largement, c’est ce que nous ne faisons pas
beaucoup. Je n’ai pourtant pas à me plaindre. Le Roi m’a
dit, qu’il se chargeoit de mes dépenses et je n’ai pas encore
manqué; mais aussi je n’ai eu besoin de rien jusqu’à
présent, ou de peu de choses.
Nous partons demain pour Naples, nous serons de retour
ici dans le carême, nous y v errons la semaine sainte; nous
passerons ensuite le long de la mer adriatique à Parme, pour y
voir la Duchesse; nous passerons l’Ascension à Venise; de là
nous traverserons la Lombardie; nous nous arrêterons à Milan
et à Turin, et nous serons à Paris au commencement ou à
la mi-Juin. Je suppose que j’auroi le plaisir de vous revoir,
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