- Project Runeberg -  Riksrådet och Fältmarskalken m. m. Grefve Fredrik Axel von Fersens Historiska Skrifter / Femte delen. Större och mindre tilldragelser under konung Gustaf III:s regering. Afd. 3 /
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(1867-1872) [MARC] Author: Axel von Fersen With: Rudolf Mauritz Klinckowström
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rendit pas plus gai que de coutume; mais le coup d’oeil
en étoit magnifique. On nous promet encore beaucoup
d’autres fêtes, et vous savez, mon cher Père, qu’elles ne
déplaisent pas au Roi. Ce soir, nous aurons bal paré à la cour;
c’est bien de tous les plaisirs que je connoisse le plus triste.

Il me paroit que ces messieurs ont un peu exagéré le
froid, dans leurs lettres. Celui que nous avons éprouvé n’a
- pas été aigu, et ressembla assez au printems de Suède.
La mauvaise construction des portes et des fenêtres, et le
peu de précaution qu’on prend pour s’en garantir, le rend
peut-être plus sensible; mais nous n’avons pas souffert, et
c’est apparemment pour appitoyer ces dames sur leur sort,
et leur inspirer un sentiment quelconque, que ces messieurs
l’ont exagéré.

Naples ce 17 Février 1784.

Les amusements continuent toujours ici, comme à notre
arrivée. Il y en a une grande variété; c’est je crois ce
qni en fait le plus grand mérite, car ils me paroissent
d’ailleurs assez tristes; de grandes assemblées, de grands bals
et de grands soupers n’ont rien de bien attrayant. La
société n’y est ordinairement pas choisie, et pour qu’elle soit
agréable, il faut qu’elle vous convienne. Le Roi commence
à se plaire ici autant qu’à Rome; cela pourroit bien
prolonger son séjour. Il étoit décidé que nous partirions le 25
ou le 26, mais j’en doute.

Vous aurez sans doute vu, par les gazettes, mon cher
Père, que les Américains avoient formé une société appellé
Cincinnatus, dont on portoit les marques. Tous les colonels,
qui ont servi en Amérique, ont eu, du Roi de France, la
permission de les porter à la boutonnière au dessous de la
croix de S:t Louis. Monsieur de Rocbambeau, qui a été
chargé de les distribuer, m’a mandé que j’en étois, et d’après
ce qu’il me mande, il me paroit que c’est une société, formée
pour établir un fonds pour le soulagement des officiers
américains, qui peuvent se trouver dans le besoin, car il
me fait part que les colonels ont voulu contribuer aussi à
ce fonds, et se sont taxés eux-mêmes à 1000 livres. Il me
propose d’en être, ce que j’ai accepté. Comme de raison,

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