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18:o) Que le roi de Prusse seroit étonné de la hardiesse
des Suédois et les traiteroit avec des égards, que des
quartiers d’hiver ne leur attireroieut point de sa part.
19:o) Que les quartiers d’hiver, en usage chez les
nations du midi, n’ont été guère connus des Suédois.
20:o) Que tant que ceux-ci resteront en campagne, les
alliés ne pourront point quitter la partie, sans exposer les
Suédois et sans leur manquer essentiellement.
21:o) Qu’en prolongeant de cette façon les opérations,
le roi de Prusse seroit forcé à se tenir sous la belle étoile.
Une campagne d’hiver acheveroit de ruiner ses troupes,
l’empecheroit d’en former des nouvelles, et de reprendre
dans le repos des nouvelles forces, et de profiter des
événements.
22:o) C’en seroit un pour lui bien avantageux que
l’arrivée d’une escadre angloise vers le printems prochain dans
nos mers, pour boucher nos ports, enlever nos transports,
faire des descentes à Rügen, et ailleurs, et quels seroient
alors les embarras de la Suède, et quelles ses ressources
pour faire face à tant de besoins et à tant d’ennemis?
Le résultat de tout ce que dessus, vu notre situation
intérieure, vu nos ressources et notre impuissance pour
faire un siège et soutenir une guerre de longue haleine, vu
encore les incidents que les grandes ligues produisent
immanquablement, tout cela, Monsieur, me fait craindre, sauf
votre meilleur avis, qu’en prenant nos quartiers d’hiver, et
les prenant dans l’emplacement que vous désignez,
quelques solides que soyent vos motifs, suivant toutes les règles
des maximes de guerre, nous soyons perdus sans ressource,
et sans savoir comment ni par où ouvrir la campagne le
printems prochain.
Il y a assez de ressemblance entre les causes, les
motifs et les progrès de la guerre de 1675 pour que je ne
craigne point les mêmes suites, à, moins qu’on n’èvite les
fautes commises dès le commencement par le maréchal
Wrangel. Il s’étoit trop longtems amusé sur les corifins de
la Poméranie citérieure et du Brandebourg, au lieu de
pousser jusque dans le pays de Magdebourg et d’Halberstadt,
pour s’y joindre aux troupes du duc de Hanovre, et cette
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