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j’arrivai à 6 heures du soir; l’équipage filant toute la nuit,
les derniers chariots y arrivèrent à 2 heures du matin et
l’arrière-garde à trois.
Ainsi finit la plus pénible marche où j’aye assisté de
ma vie et où je pris la ferme résolution de ne me plus
embarquer à une pareille avec un équipage barbare comme
le nôtre. En arrivant à Anklam, j’appris que les ennemis
n’avoient pas encore jugé à propos de se présenter à
Dem-min, ne voulant sans doute pas perdre l’occasion pendant
mon absence de ravager le Mecklembourg, que le poste de
Demin ne pouvoit pas être surpris, que la retraite en étoit
sûre, dès que les circonstances y obligeoint la garnison, et
que la redoute de Meyenkrebs étoit en très bon état. Je
donnai ausitôt ordre de renforcer la dite garnison de deux
bataillons, de quelque cavalerie et de troupes légères aux
ordres de M:r de Bohner, et j’envoyai un bataillon à Loitz
et aussi avec quelque cavalerie pareille aux ordres de M:r
de Carnal. Je les fis tous partir le lendemain, et je
détachai le général Adlerfelt avec 4 bataillons, le régiment
de cavalerie de Scanie septentrionale et tous les chasseurs
à pied et à cheval, avec ordres de se servir des ponts des
susdits trois lieux, pour diverser l’attention des ennemis et
ralentir l’effet de leurs courses chez nos voisins, jusqu’à
ce que les conjonctures puissent devenir plus favorables
pour nous, par les opérations de nos alliés dans le
Brandebourg ou dans la Silésie, et obliger les ennemis à se retirer
d’ici. Je n’espère pas trop ce dernier événement, puisqu’à
mesure que le roi de Prusse perdra du terrain dans la Saxe,
ou dans ses pays héréditaires, il y a apparence que pour
le quartier d’hiver de ses troupes, il cherchera des ressources
de ce côté: Cela ne no,us prédit pas des (:jours:) bien
tranquilles ni qui soient fort au large. Dieu veuille seulement
,que les suites n’en soient plus fâcheuses que le défaut
d’aisance pour notre armée. Si vous voulez en savoir plus que
je n’ai le tems de vous mander ici, je vous prie de vous
donner la peine de vous procurer le rapport que j’envoie à
mon ordinaire à la cour.
Je fais partir demain le régiment de Skaraborg pour
Gutzkow. Je fais travailler aux quartiers des différents
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