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ment maltraité et défiguré et presque à moitié mort, et on
le laissa retomber sur le pavé. La fureur de la populace
était arrivée à son comble. On le foula aux pieds, et môme
un individu lui monta sur la poitrine et le frappa du talon
de ses bottes; enfin le malheureux comte rendit son dernier
soupir. On aurait pu croire, que là se trouverait assouvie
la vengeance de ces furieux démagogues; mais nom Leur
rage les porta à maltraiter encore le cadavre du comte! . . .
Quelques instans plus tard, des sergens de ville
arri-vèrent portant une bierre simple et sans ornemens, de celles
dans lesquelles on a l’habitude d’inhumer les pauvres; on
y jeta le cadavre, qui fut transporté sous l’hôtel de ville,
et dans le même caveau où l’on dépose les suicides, les
noyés inconnus, ou les prisonniers qui meurent pendant la
durée de leur détention.
À .peine le comte de Fersen eût-il été si brutalement
mis à mort, que toutes les personnes déguisées et qui
semblaient avoir été les meneurs dans cet infâme attentat,
disparûrent comme par enchantement, sans que l’on ait pu
découvrir depuis, ni leurs traces, ni les lâches instigateurs
qui les avaient fait agir dans ce drame barbare; mais il
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