- Project Runeberg -  Historisk tidskrift / Adertonde årgången. 1898 /
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(1881) With: Emil Hildebrand
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th. westrin

le dernier, n’a rien de choquant pour moi. Car si le Roi m’envoie
la lettre de creance comme ambassadeur, ’vous en pouvez faire part
’ et demander, si je serois reçu, dont vous m’averterez là, où je serai
et si la reponse est afirmatifve, c’est là là satisfaction pour le Roi
et pour moi. Le dernier expedicnt donneroit encore plus de force
à me[s] representations pour cultiver la Republique, venants comme
d’un homme, qui naturellement doit respirer la vengeance. Mais tout
le meilleur seroit, qu’on me declarat libre et qu’on me fit des excuses
sur ce qu’on avoit ignoré d’être characterisé, et qu’on n’avoit pas pu
refuser au Roi d’Angleterre] cette démarché contre un particulier. Si
en même tems l’Etat envoyoit quelq’un, je l’accompagnerai de si bonnes
lettres, qu’il réussira certainement par rapport à la liberté du
commerce. La republique se pourroit introduire par là encore dans les
negotiations de paix, d’où, si elle est exclue, ses interets souffriront
très certainement.

Au reste, Monsieur, l’interet et la gloire du Roi m[on] m[aitre],
me tenant plus à coeur que tout le reste et même ma liberté je ne
saurois me lasser de recommender ces deux choses: de menager
l’amitié de la France, pendant qu’on n’est pas sur de celle de Vienne,
et de tacher de separer les Hollandois de l’Angleterre dans les affaires
du Nord. Le premier se fera certainement, si le Roi lui permet de
travailler sur le plan, que Ponjatofski a porté. Il est aisé a prévoir
que la France ne réussira pas generalement, mais cela n’y fait rien
en attandant, elle s’y engage de plus en plus et j’en tirerai des
choses fort utiles. Et si le plan n’est pas même du gout du Roi,
c’est une bonne defaite que de renvoier cette negotiation à moi.
J’amuseray assez le tapis, et un clin d’oeil du Roi me suffira. Au
lieu que si le Roi rejette ce plan soit en tout, soit en partie, la
France sera rebutée, s’attachera davantage à d’autres puissances, et
l’Empereur voiant destitué le Roi de tous amis sera plus dur. Enfin
je menerai cela si bien, que la France sera tousjours contente du
Roi, et il ne se fera cependant rien, qui ne soit conforme aux vues
de Sa Mjté.

Quant au second point j’en ai exposé les raisons dans mes
precedentes. J’ajouterois seulement, que par là Sa Mjté fait voir,
que c’est elle qui est la dispensatrice du commerce du Nord. Enfin
Mr vous savez que ç’a été mon plan dès le commencement d’unir la
Suède avec la Hollande. J’ai du y aller pas à pas, et au fond je ne
suis pas fâché de ce, qui m’y est arrivé. Cela me délivrera du soubzon,
qui tombe ordinairement sur les ministres, qu’ils sont portés pour
l’amitié des cours, où ils resident. Donnez moi au plutôt de vos
nouvelles, et faites passer par la voie la plus sure et la plus
expe-ditifve mes petites reflexions.

Je vous conjure d’empecher, que je ne sois amené d’ici. Ce
seroit marquer une augmentation d’animosité.

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