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flÖBTZ’ FÖRHÅLLANDE TILL JAKOBITERNA 279
dedans. Nous n’avions jusques ici rien à craindre pour
notre liberté. Il n’est pas de l’intérêt ni de la France, ni
de la Suède, ni du Dannemarc, ni de la République
d’Hollande d’introduire le despotisme en Angleterre. Les autres
puissances n’y sauroient rien faire. Les forces de la Cour
d’Hannovre enclavées comme elles l’étoient du côté de la
mer par les états de Suède ne nous donnoient aucun
ombrage de sorte que nous étions en pleine sûreté. Mais cette
maudite acquisition, disoit-il avec emportement, en sape le
fondement. Rien n’est plus aisé à un Roi d’Angleterre [que]
d’exciter une nouvelle guerre entre l’Empereur et la France
et d’y envelopper l’Espagne et la République d’Hollande.
Il ne lui est pas moins facile de fomenter des troubles dans
le Roiaume même, où sous prétexte d’assister l’un ou l’autre
des partis il pourra aisément faire venir des trouppes
d’Hannovre, quand il aura le Duché de Bremen par le moien des
flottes qui sont toujours à ses ordres. Car nos anglois
sont de leur naturel extrémistes et la querelle présente
l’emporte auprès d’eux sur l’avenir, pourvu qu’ils aient le
plaisir de se venger sur le champ de leurs ennemis. Hs sont
contents en arrive ce qui voudra. À quoi en serons nous
alors; nous aurons le sort de la fable. Personne ne voudra ni
pourra nous assister, les puissances les plus intéressées étant
occupées ailleurs et le Roi aiant tout le temps de se mettre
en état contre l’avenir. La guerre que le Roi a declarée à
la Suède nous fait craindre tout. Elle peut servir
d’échantillon de ce que. la foi et les lois ne tiennent de rien
lorsque l’occasion de s’aggrandir paraît favorable, et supposé
qu’en celle-là ce prince eût été séduit par ses ministres et
que son bon naturel s’opposât à de pareils desseins, qui peut
repondre de la postérité? Le sic volo sic jubeo est un grand
appât pour des Souverains, il est naturel à l’homme d’y
aspirer. Il faut un fond de justice et d’équité extraordinaire
pour résister à cette tentation.
J’étois tout ebaubi d’entendre mon homme raisonner de
la sorte, je le pris pour un piège qu’il me dressoit dans la
prévention où j’étois contre lui. Et comme il étoit déjà
tard et que j’avois une heure chez l’ambassadeur de France,
je rompis la conversation en lui faisant remarquer
seulement que c’étoit donc autant l’affaire des anglois que la
nôtre propre de nous conserver le Duché de Bremen. Il me
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