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Bil. D.
Monseigneur.
Votre Altesse Royale aura daigné voir par les derniers rapports que j’ai
en l’honneur d’adresser å S. E. Monsieur le Maréchal Comte d’ Essen, ainsi
qu’å S. E. Monsieur le Comte d’Engeström, les differentes raisons qui me font
présumer que Votre Altesse Rovale sera obligée de recommentcer les hostilités
avant de pouvoir finir les affaires de la Norvége, d’une maniére digne d’Elle et
digne du Royaume qu’Elle gouverne.
La nation Norvégienne et ses représentans ne sont point encore murs å la
rénnion: des idées exaltées, haineuses et erronées enivrent les esprits et si
jamais les tourbillons de Descartes ont existé c’est bien ici. ou chaque téte en
est un. Il sera impossible de concilier la divergence des esprits par des moyens
de persuasion et de doueeur, car il paraitra autant d’opinions differentes å la
diéte que de représentans: le seul point sur lequel ses principaux membres
Saccorderont, sera de ne vonuloir reconnaitre le Roi qu’aprés avoir stipulé les
conditions de la rénunion, et voilå preécisément le point que Sa Majesté ne peut
admettre, car outre qu’il est contradictoire å,la sainteté des Traités, il donnerait
lien å des débats éternels sur les differentes conditions que I’on voudrait stipuler.
et qui, en majeure partie. ne pourront étre reconnues.
Le recommencement des hostilités en sera donc une suite inévitable. surtout
comme les députés de Drontheim et de Bergen doivent étre munis d’instruetions
qui leur défendent de consentir sous aucune condition queleonque a la réunion
des deux Royvaumes.
IN vy a dans cet état des ehoses deux partis å prendre, Fun de dedire
l’armistice dans toutes les formes de la convention le 21 d’Octobre, et de
recommencer les hostilités le 28: autre de concenutrer Varmée le 10 d’Octobre
de maniére quwelle puisse se porter en avant au premier signal, tourner les
troupes Norvégiennes qui occupent la ligne de démarcation, cerner la diéte et
s’emparer de la partie agricole du Pays.
La premiere de ces alternatives a l’avantage. que la peur que doit occa-
sionner le déedit de l’armistice, agissant sur les esprits, pourrait amener un
résoltat favorable å l’Union, et peut-étre faire éviter le renouvellement des
hostilités: il fandrait alors exelure de la diéte les députés de Bergen et de Dront-
hjem et commencer å faire reconnaitre le Roi dans les Evéchés d’Aggerhuus et de
Christiansand. La seconde de ces alternatives a l’avantage de faire gagner trois
semaines sur la saison de maniére å pouvoir finir les opérations militaires avant
la tombe des grandes neiges. d’imposer snr les esprits par une attitude menacante
et de frapper un coup plus décisif. mais on risque d’un autre côté que le Prince
Chrétien, dégagé de ses promesses, n’ait l’idée de se retirer dans les provinces
du nord, qui Iui sont encore dévonées et puis l’on choque furieusement I’opinion
publique, qui criera å gorge déployée å la violation des traités.
Je ne decide point entre Rome et Carthage: les deux partis peuvent étre
bons selon les différentes circonstances qui peuvent subyenir, mais dans tous les
cas il me parait que l’armée devrait étre réunie de maniére å pouvoir commencer
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