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où non seulement donc par longue captivité, je me suis
laissé seduire, par les faux avis du Sieur Mallemberg, de
consentir à une démarche, que j’aurois dû selon vos sages
conseils éviter; mais qui plus est et pour comble de mon
malheure Sa Majesté le Roy de Dennemarc a sû, par son
puissant pouvoir, Dieu sait comment! faire trouver touts mes
papiers envojé depuis plus d’un an et dimy à Lybeck à Mons
Fock, où je les avois recommandé en grande sûreté, pour
être livrés entre vos mains. Cette perte m’est d’autant
plus sensible, comme il y a parmis, non seulement des
écrits d’importance, mais aussi le détail de tout mon fait,
et tout ce qui devoit un jour justifier ma conduite. Ce
qui ne fournira que trop l’occasion et le moyen à mes
persécuteurs de me perdre des bonnes grâces de sa Majesté
le Roy notre maître et me plonger dans le dernier abî-
me, si Dieu ne daigne s’intéresser pour moy et découvré
en cette rencontre mon innocence. Je n’en dis plus car
le coeur m’en fonde, voyant que par mon desastre parjuré,
je prépare non seulement pour moy mais pour vous et
mes chers malheureux enfants, si Dieu né s’entremêle, une
inévitable désolation. 1^ ne paroit que trop, que Dieu
même soit à la dernière rigueur irrité contre moy, m’ayant
après tant de perils glorieux fait survivre une si funeste
journée, où au lieu de pouvoir devenir une consolation,
pour ma chère famille, je dois à présent moi même leurs
servir de perte entière, par mon infortune inopinée; la
patrie m’ayant depuis un an et demi abandonné à la dis-
cretion du vainqueur, où toutes mes profondes instances
faites, n’ont pû être exaucées, si bien que de raison, je
suis des guerriers le plus infortuné des mortels jamais nés,
me voyant entièrement ruiné de fortune, si sa Majesté le
Roy notre maître de grâce ne refoit cette infortune qui
m’est arrivée, comme un sort inévitable de ma malheureuse
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