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glaçons étaient plus grands et plus plats que ceux qu’on avait
rencontrés plus au Sud. Au nord du cap Løvenørn, on dut
contourner de grands champs de glace qui, de la terre ferme,
s’étendaient à une grande distance au large. Bien que, vers la mi-août,
un Føhn du JNW eût fait disparaître presque toute la glace, en
sorte que, du sommet de hautes montagnes, on n’en apercevait
qu’une bande disséminée qui séparait la mer libre au large de
celle qui longeait la côte, on rencontra cependant encore, dans la
dernière quinzaine du mois d’août, de la glace hivernale compacte
entre les îles. Elle ne retarda pas peu la marche de l’expédition,
car il avait commencé à venter et le vent était même toujours
contraire, de sorte qu’avec les pirogues lourdement chargées et
faiblement équipées, il ne fut souvent pas possible de contourner les îles,
où la mer était assez grosse.
L’expédition arriva le 25 août à l’île de Danebrog, le point le
plus septentrional atteint par Graah, par conséquent un mois plus
tard que ce dernier. Le grand cairn élevé par Graah était encore
intact. Le lendemain on réussit à passer le grand ljord d’Ikersuak
(p. 81), qui était rempli de glaces de toutes les dimensions, depuis
des icebergs jusqu’à de petits fragments détachés des grands
glaciers à l’intérieur du ljord.
Le 1er septembre, l’expédition atteignit, dans la région
å’Angmagsalik, le lieu où l’on avait décidé d’hiverner, à savoir Tasiusarsik kitdlek
(65° 37’ Lat. N.). De ce lieu très heureusement situé, la vue
s’étendait à 1 Ouest sur les montagnes de Scmilik et leurs promontoires
et, entre le NE et le SE, sur les montagnes dentelées du fjord
A’Angmagsalik et jusqu’au cap Dan (Pl. XII). On se mil aussitôt à
déblayer et à creuser plus profondément un ancien emplacement,
qui consistait seulement en une excavation faite dans le terrain,
afin d’y élever la demeure d’hiver (p. 127), dont les murs furent
construits avec des pierres et du gazon et le toit avec des bois
flottés recouverts de gazon et de peaux de phoques par dessus. 11
fallait en effet que les travaux lussent terminés avant qu’il
commençât à geler, et dès que le toit fut en place, on transporta dans la
maison tout le gros bagage et l’expédition repartit le 13 septembre
pour se livrer à de nouvelles recherches.
Le 20 septembre, on gravit une montagne qui s’élevait dans
une île située près de la rive orientale du tjord de Sermiligak, pour
y hisser le pavillon danois et y dresser un cairn haut de deux
mètres un peu au SW du sommet. Sur le rocher qui en formait le
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