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.372
De Iluilek au cap Adelaer le pays est coupé de 5 fjords
très profonds ; on y trouve seulement quelques petites îles éparses
le long de la côte et en général situées devant leur embouchure.
Presque nulle part la côte ne descend en pente douce vers la mer,
mais des montagnes de hauteur moyenne, avec des vallées
intermédiaires plus ou moins profondes, s’avancent jusqu’au rivage.
Les montagnes de la côte sont assez abruptes et laissent
seulement çà et là devant elles une bande étroite plus plate; leur
hauteur moyenne est de 1500 pieds (470m) environ et quelques-unes
seulement atteignent 2500 pieds (785m), mais les hauteurs croissent
rapidement à mesure qu’on s’avance dans l’intérieur, et au fond des
fjords on rencontre presque partout des groupes de montagnes
escarpées hautes de 3000 à 6000 pieds. La glace continentale
n’est pas capable de surmonter tous ces puissants obstacles, et c’est,
seulement dans quelques endroits (surtout autour du cap Tordenskjold)
qu’elle arrive jusqu’à la côte. Mais là où toute sa masse ne peut
pénétrer, elle envoie des glaciers à travers les vallées et les ravins;
aussi celte région se distingue-t-elle par sa grande riehesse en
glaciers. Cependant il n’y a qu’un fjord, celui å’Anoritok, qui puisse
vraiment être appelé un fjord à glaciers. La côte a un aspect très
nu et très désolé, et, sur beaucoup de points, la neige qui couvre
les flancs des montagnes s’étend, pendant tout l’été, jusqu’à la surface
de la m.er; les lieux dits fertiles apparaissent seulement çà et là
comme des taches vertes , et presque toujours avec des ruines
d’anciennes habitations d’Esquimaux.
Toute la partie de la côte du cap Adelaer à Kasingortok,
longue de 7—8 milles (55 kilom. environ), qui commence à Puisortok,
se dislingue par sa pauvreté en grandes découpures et en îles et par
son aspect désolé. De la neige, de la glace, quelques montagnes et
quelques îles basses et stériles, voilà tout ce que l’oeil aperçoit sur
cette côte.
Le glacier de Puisortok, qui a une largeur de 16500 pieds
(5180m) et a été l’objet de tant de descriptions exagérées, est encore
aujourd’hui le seul point de la côte méridionale que les indigènes
craignent de passer. Il a le même aspect que les autres glaciers
plus petits le long de la côte, tandis que les courants de glace
proprement dits, ceux qui produisent les grands icebergs, se
comportent d’une manière assez différente. Le glacier arrive avec une forte
pente, 12° environ, à travers une petite vallée encaissée dans le lit-
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