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autres pierres dont l’existence sur les côtes du Grønland ne peut
guère s’expliquer autrement. On trouve ainsi fréquemment sur le
rivage, tant sur la côle orientale que sur la côle occidentale, des
morceaux de grès rouge, ei si l’on fait abstraction de ceux qui sont
transportés par la glace continentale et les glaces flottantes dans la
région au sud des fjords à’Igaliko, de Tunugdliarfilc ei de Sermilik,
où le grès rouge forme des roches1), ei de ceux qui, sous forme
de pierres à aiguiser, ont été répandues dans tout le Grønland, la
présence des autres s’explique de la manière la plus simple si l’on
fait intervenir la banquise, et cela peut se faire, car M. Nansen2)
a trouvé du grès rouge sur un iceberg le long de la côle orientale
du Grønland.
M. Laube3) esl arrivé à un autre résultat que M. Eberlin
relativement au transport de l’argile, du gravier et des pierres par la
banquise; il est d’avis qu’on n’y rencontre que très rarement de la
glace chargée de ces matériaux. Pendant l’année qu’il a voyagé au
milieu des glaces, il n’a vu que deux ou trois fois des icebergs et une
2. M. Robert a trouvé sur le rivage, à Frederikshaab, une pierre
qui est sans doute de la même espèce que les amygdaloïdes ci-dessus
mentionnées, et dit que G i ese c ke en a trouvé une pareille outre
une pierre ponce. Il regarde comme peu vraisemblable que ces
pierres aient été amenées par la glace du nord de la côte occidentale,
mais les met en connexion avec les filons bien connus de diabase de
Frederikshaab, et conclut qu’il y a probablement près du cap Farvel
d’anciennes formations volcaniques (Gaimard: Voyage en Islande et en
Grønland. Minéralogie et géologie, p. 333—34). — Les pierres ponce
n’ont pas besoin de glaces flottantes pour se déposer sur des côtes où
elles sont étrangères.
3. Comme les amygdaloïdes, faciles à reconnaître, qui se
trouvent sur les côtes les plus méridionales du Grønland y ont très
certainement été déposées par la banquise, il serait intéressant de savoir
si on les rencontre aussi dans les hauts relais du district de
Juliane-haab, car, dans ce cas, elles fourniraient un puissant indice en faveur
de la supposition que le détroit de Danemark, à travers lequel descend la
banquise, existait déjà à l’époque où se formaient ces relais. M. Eberlin
n’a trouvé nulle part des amygdaloïdes à une hauteur plus grande qu’une
vingtaine de pieds au-dessus de la surface actuelle de la mer, par
conséquent pas plus haut qu’on ne voit souvent des glaçons projetés
sur la côte.
*) Voir la carte géologique de Steenstrup dans Meddelelser om Gr. II.
2) Nyt Magasin for Naturvidenskaberne, XXVIII, p. 58.
3) Geol. Beobachtungen, p. 25—29.
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