- Project Runeberg -  Pedagogisk tidskrift / Trettiofemte årgången. 1899 /
541

(1903-1940)
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541 Dreyfus-processen och den franska syntaxen.



« L’armée de France » aurait un autre sens
Quand on dit que Bonaparte commandait l’armée d’Italie, cela
ne veut pas dire l’armée de l’Italie, mais l’armée qui opérait en Italie.

Par conséquent, la belle armée de France voudrait dire une
armée qui opérerait en France.

Je veux citer d’autres exemples dans d’autres lettres,
reproduites dans la brochure de M. Leyret : « Je ne puis rester votre
locataire, Mme Pays, qui reste dans les lieux».

« Dans les lieux » me paraît bien bizarre !

Lettre à M. Grenier, que M. Grenier a lue au Conseil et qui
a été imprimée dans le Figaro, il y a quelques jours :

« J’avoue qu’il est hors de mes forces de supporter ce traitement. »
On dit bien: «au-dessus des forces... hors du pouvoir », mais
pas « hors des forces ».

Voilà encore une de ces confusions de gens qui mettent des
réminiscences d’autres langues dans le français.

Dans la lettre à M. Jules Roche il y a également des phrases
assez bizarres, par exemple : « L’assurance que vous voulez bien me
donner de le voir et de lui parler. »

On ne donne pas à quelqu’un l’assurance de voir, mais
l’assurance qu’on verra une autre personne.

« Tous les pauvres miens », c’est-à-dire les gens de ma famille.
J’abrège parce que j’aurais vraiment trop d’exemples à citer. Je
crois que ces exemples, ceux que j’ai cités et ceux que je supprime
pour être court, démontrent amplement que le commandant Esterhazy
est bien l’écrivain capable, au point de vue de la langue, d’avoir
rédigé le bordereau. Ce sont des fautes de même nature, des
impropriétés, des tournures exotiques, qui viennent de la même disposition
d’esprit, du même état des connaissances.

Par conséquent non seulement j’affirme qu’il est impossible pour
quelqu’un sachant faire attention aux fautes de la langue d’attribuer
le bordereau au capitaine Dreyfus, mais qu’au contraire il est
naturel de l’attribuer au commandant Esterhazy, comme l’indiquent
l’écriture et d’autres raisons .. .

Så långt de i grammatiskt hänseende intressanta
partierna af vittnesmålet. Men jag vill icke afsluta
dessa utdrag utan att anföra de ord, hvarmed den
varmhjärtade, ansedde vetenskapsmannen under detta samma
vittnesmål omtalar, huruledes han ofta studerat den
olycklige fångens bref:

Je les ai lues bien des fois pendant la longue lutte que les
partisans de l’innocence du capitaine Dreyfus ont soutenue contre les
partisans de l’opinion contraire. Je les ai lues bien des fois parce
qu’elles m’intéressaient en elles-mêmes, et qu’elles me faisaient du bien
à lire. Je les lisais alors avec un sentiment instinctif : l’attention du
grammairien étant endormie à ce moment.

Je les lisais dans des moments où il semblait que la cause était
perdue, ou du moins que son triomphe était ajourné à très longtemps,
dans des moments par conséquent où j’étais extrêmement affligé, dans
des moments très noirs, quand je souffrais de voir tous ces obstacles
qui s’opposaient au triomphe de la justice — suivant l’opinion que
j’avais, et que j’ai encore.

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