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n’cn devez aucun compte; mais avec l’expérience que j’ai par
devers moi de ce que déjà cette perle m’a valu, et qui peut
souvent se répéter encore, je n’ai pas dû balancer plus
long-tems, pour ne Vous pas paraître plus souvent sujet à
broncher, de me porter à la démarche soumise, qui fait l’objet
de cette lettre, celle; de me déclarer prêt à résigner ma place
entre Vos mains, si Vous le désirez, comme aussi par contre
de m’abandonner en tout à Votre bon vouloir, si Vous
exigez que je m’y sacrifie plus longtems. En l’un comme dans
l’autre cas je suis certainement bien éloigné de vouloir en rien
Vous déplaire. J’espère ne point en aucun tems démentir le
caractère modéré, dont en toute ma vie je me suis fait une
règle. Je ne me plains point, ni n’inculpe personne. Je
cherche seulement de justifier à Vos yeux, Monseigneur, te pas
que je fais, qu’il ne Vous paroisse point ni erronné, ni
téméraire, mais dicté par la saine raison et la nécessité
nécessitante à qui j’ai dû céder, dans le présent cas où le sort
m’a jetté.
Je n’ai pas oublié le bienfait dont Vous me comblâtes,
lorsque Vous me revêtissiez de l’emploi que j’avais l’honneur
d’occuper à la cour de la Reine-mère *). J’y étois si
heureux! Hélas! pourquoi mon bonheur dût-il si peu durer?
U Vous plût, Monseigneur, de m’en arracher, de m’approcher
auprès de Vous, auprès d’un trône, où aucune ambition
personelle ne me portoiL Vous y employâtes les insinuations et
persuasions d’un ami commun: elles furent assez puissantes
pour m’entraîner, puis que quand l’amitié parle, je crois, tout
ce qui dépend d’un honnête homme fait pour céder à sa voix.
Je sentois néanmoins très-bien, tout en me laissant vaincre,
*) Efter Gustaf IH:s död bief Riksrådet Fredrik Sparre
Öfterste-■ marskalk bos Sophia Magdalena.
Portefeuille. IV.
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