Full resolution (TIFF) - On this page / på denna sida - Bref från Leopold till J. Axelsson Lindblom. I. Af E. Lewenhaupt
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Bref från Leopold till J. Axelsson Lindblom. 109
savés, passer dans ses comoedies tons les saillies de la langue
grec qu’il trouvoit chés Menandre et chez quelques autres autheurs
comiques. Nous devions, ce nie semble, en faire autant.
Je ne vous cacherai point mon coeur, mon cher maitre, avec
la grande veneration pour les anciens que m’ont inspiré vos
talens et votre exemple je vous dirai tout franchement, que j’ai trouvé
pannis les mödernes des Autheurs qui les égalent à tres peu prés.
J’exepte toutefois de cette hypothese les Grecs, dont ici à la
cam-pagne je n’ai pu que commencer à connoitre la langue, et chez les
Romains le seul Virgile qui est toujours inimitable. Pour les autres
ils ont eu en nos jours ses rivales et peutétre ses superieurs *).
J’ose ne Vous en deplaire, mettre la Henriade de Msr. Voltaire
beaucoup audessus de la Pharsale de Lucain; mais aussi Vous devez
savoir que Voltaire est mon Autheur favorit. Il doit 1’étre
égale-ment chez Vous car Vous avez le gout sur et le coeur juste. Aucun
de nos mödernes Ta égalé et peutétre Cet æmule du grand Virgile,
seroit il sans lui le premier Poete de la terre. Je ne crois pas qu’il
soit possible d’attraper des plus magnifiques tirades des vers et un
pinceau à la fois plus fort et plus brillant que dans les oeuvres de
ce genie enchanteur. Rendez moi justice en cela, mon cher, car
puisque de tout mon coeur je sins votre ami, je voadrois aussi que
Vous fütes celui de Voltaire. Combien de fois avés Vous lu son
Henriade et ses autres écrits? Si Vous feries cette demande au
petit campagnard Leopoldt il Vous repondroit à coup sur vint fois,
et cela avec entbousiasme. Je sai par coeur la plus part de ces
vers, ej je crois que je ne nVen repentirai pas. Pourroit-on par
exemple simaginer une description plus vive et plus brillante que
celle qu’il fait de UEnfer dans le Chant 7rae de son Henriade.
Permettés moi de Tinsiser ici et de la comparer avec celle de
Virgile. Vous j trouverez le méme art de peindre pour les oreilles
qu’Homere et Virgile ont su emploier si merveilleusement 1’un dans
la peinture du vaisseau que SCea%taev Ig avsköto, dans celle de
1) Jmfr. Leopolds bref till Gjörwell dat. Stjernarp d. 26 Oct. 1775 tr. hos
Ljunggren Sv. Witt. H. I. s. 44 o. f.!
Samlaren VI, 2. 9
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