Full resolution (TIFF) - On this page / på denna sida - Torsten Eklund: Lettres de Stockholm par Auguste Strindberg
<< prev. page << föreg. sida << >> nästa sida >> next page >>
Below is the raw OCR text
from the above scanned image.
Do you see an error? Proofread the page now!
Här nedan syns maskintolkade texten från faksimilbilden ovan.
Ser du något fel? Korrekturläs sidan nu!
This page has never been proofread. / Denna sida har aldrig korrekturlästs.
140 Torsten Eklund
Aussi un homme de bien ön de talent cherche-t-il à éviter le
con-tact de tönt journal, si bien que les journalistes, moins quelques
exceptions rares, se recrutent parmi les réfractaires.
On voit toutes espêces de gens sans valenr prendre la parole
dans les questions d’importance. Vous lisez ainsi les critiqnes d’art
radotées par un marqueur de billard, des études sur la littérature
contemporaine, sur la philosophie, 1’économie, la politique, compilées
par un charretier en retraite; vous serez stupéfait d’apprendre qu’un
grand journal quotidien de la capitale est redige par un timonier
de retour d’Amérique; et ainsi de suite.
Je n’ai pas besoin de m’étendre sur la sy sterne réactionnaire
connu sous le nom prussier de reptilisme. La cour, les ministres,
les grands commerçants stipendient des bändes de reptiles qui
tra-vaillent aux piêces ou à 1’heure, répandant des bruits et calomniant
les ennemis ou les concurrents, à volonté. Il y a même des
agen-ces pour fabriquer des notices à tendance, multipliées par la presse
et distribuées aux journaux de province.
L’atmosphêre est devena étouffant en cette brume de mensonges,
mais 1’excês en a anéanti 1’effet, si bien que 1’on a fini par rire.
Ainsi des gens honnêtes, habitués a être qualifiés ouvertement
de traitres, de faussaires, de faux-monnayeurs, d’empoisonneurs, ete,
se sont trouvés à la fin réduits à la nécessité dadopter en maniêre
de protestation railleuse, les titres ajoutés à leur nom.
L’autre jour, un député tres répandu fit rire tout le monde
en commençant une affiche pas ces phrases recherchées: »Je
sous-signé, faux-monnayeur etc.»
Ce genre déplorable a ete importé par des emigrants
involon-taire, de retour d’Amérique, mais le Suédois, sincêre de nature, a
pris au sérieux la mauvaise plaisanterie yankeenne, et il en a
beau-coup souffert.
Parmis les journaux importants il faut d’abord nommer
Aftonbladet (le Soir). Fondé par Lars Hierta, en 1830, ce journal est
reste reconnu le premier jusqu’en ces derniers temps ou il est tombé
entré les mains d’une bände retardataire.
Mais, 1’an passé, une fille de Hierta, mariée au précité
profes-seur Retzius, a mis fin à la décadence en épurant la rédaction. A
1’heure qu’il est, elie et son mari ont repris la bride et le journal
est devenu litéral, couleur ressemblant à celle du Temps francais.
Aftonbladet^ compte trois ou quatre mille abonnés, ce qui ne
<< prev. page << föreg. sida << >> nästa sida >> next page >>
