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Lauritz Weibull.
cartouches redoublant, les inquietudes de 1’Ingenieur
recom-mencerent, mais les Officiers, entr’autres les Majors Generaux
Culbars, Schwerin, Schlippenbach, & L’Aide de Camp
Mar-chetti, dirent qu’il faloit le tirer de la par stratagéme, en allant
lui demander quelques ordres, ou en le priant de voir le
pro-grés de quelque ouvrage, ou d’animer les travailleurs par
sa presence. Llngenieur usant de sa familiarité ordinaire, se
chargea de le faire, & retourna dans ce dessein feint auprés
du Roi. Il le trouva au méme endroit & en la méme
posture, toüjours debout, ce qui, avec 1’obscurité, 1’empéchoit de
voir qu’il füt mört. Il appela deux ou trois fois Sire, & ne
recevant point de reponse, il le jugea endormi, le tira par son
juste-au-corps; & le trouvant immobile il cria aux Officiers
qui n’étoient pas loin, Messieurs, je crains quelque
malheu-reux coup. Ils accoururent avec une petite lanterne, qui leur
découvrit ce Prince la main gauche gantée sur la garde de
son épée, a peu prés en la maniere représentée sur 1’Estampe
I. Torne II., posture qui, comme j’ai dit ailieurs, lui étoit
ordinaire quand il étoit debout & en repos. Son gand étoit tout
ensanglanté, sa tete étoit seulement tournée en arriere par la
violence du coup qui lui avoit brisé tout Tos superieur de la
temple gauche, enfoncé la prunelle de l’æil du méme cöté
dans la tete, fait sortir la droite presque toute deliors & laissé
un trou a mettre quatre doigts, ce qui lit juger que c’étoit une
cartouche de fauconneau; & par la situation oü il étoit, que ce
coup étoit venu du petit Fort L, qui faisoit un feu terrible,
& dont les coups portoient le plus directement a G_____
Maisje reviens a la mört de ce Prince. Des que les Officiers
que j’ai nommez s’en furent appergus, ils convinrent ensemble
qu’il faloit la cacher aux Travailleurs & aux Soldats, de peur
de les allarm er & les décourager. Pour cet effet, ils
trou-verent a propos de déguiser son corps, & de le faire enlever
pour celui de quelque Officier tué, en Fenvelopant d’un
man-teau. Un Francois nommé Siguier, Aide de Camp du Prince
de Hesse-Cassel, campe avec le gros de 1’Armée prés de
Torpum, arrivant sur ces entrefaites avec des dépéches de Son
Altesse pour Sa Majesté, fut aussi surpris qu’on le peut penser
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