Full resolution (TIFF) - On this page / på denna sida - Lauritz Weibull (utgivare), Från Kiel till Köbenhavn i augusti 1658. Tre depescher från Terlon till Mazarin
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304 Från Kiel till Köbenhavn i augusti 1658.
Majesté de Suede la dessus et de mettre ainsy les choses
en negociation, comme Vostre Eminence verra par les copies
de mes lettres cy jointes.
J’ay représenté ce matin au Roy de Suede qu’il luy seroit
tout a fait glorieux d’user de quelque moderation a Tendroit
de la famille royalle et de ne la pas traitter avec la derniere
rigueur. Il m’a dit qu’il plaignoit (le Roy de Dannemark), mais
qu’il ne vouloit pas faire la folie a demy, qu’il le traitteroit
fort civilement aussy bien que le Prince qui estoit nommé pour
la Couronne, mais qu’il luy importoit de s’asseurer de leurs
personnes, que pour la Reyne il luy laisseroit tous ses revenus
et ce qui est en Holstein, et qu’il la laisseroit en liberté avec
tout le reste de la famille. Je luy ay dit encores que j’esperois
que les Sénateurs a qui j’avois escrit me feroient responce et
que les choses estant mises en negociation, Sa Majesté feroit
paroistre sa generosité en (laissant un Royaume au Roy de
Dannemark et se contentant de rautre), que comme cela luy
seroit fort glorieux, il feroit une tasche a (sa reputation), s’il
en usoit autrement. Il m’a repondu qu’il verroit ce qu’ilz
proposeroient, que ce n’estoit pas a luy a faire des propositions,
apres s’estre expliqué qu’il vouloit avoir tout, et que de tout
autre que de moy il ne souffriroit jamais qu’on lui parlast
comme je fais. En effect quelques uns de ses (senateurs luy
ayant) voulu parler de moderation, il dit qu’il tiendroit ceux
qui luy donneroit ce conseil (pour des traistres).
Hier au soir (il me jura) que la pensée de rentrer en ce
pays ne (luy estoit venue qu’a Flensbourg), que le peu de
certitude qu’il avoit eu de (fassistance de la France et de
l’An-gleterre) dans le grand nombre d’ennemis qu’il avoit sur les
bras luy avoit fait prendre cette resolution, qu’outre les ennemis
declarés qu’il avoit, (la Hollande luy donnoit) encores (de la
jalousie) et que cela 1’avoit obligé de tascher a (s’asseurer du
Zond), qu’il luy manquoit un million tous les ans pour payer
les charges de son Royaume, que se voyant perdu et sans
ressource il avoit este forcé de se porter a cette extremité, qu’il
voyoit bien qu’on 1’en blasmeroit, mais que quand il seroit
contre le droit des gens, qui ne permet pas d’arrester un ambassadeur contre
sa volonté. Je crois en mon particulier qu’en relaschant ce ministre, vous
pourriez le prier de se charger des propositions que vous voudriez faire au
Roy de Suede, qui en consideration de sa liberté les pourroit escouter tant
plus favorablement.
Je suis, etc.
Dannemark, vol. 9, fol. 311.
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