Full resolution (TIFF) - On this page / på denna sida - Paul Tisseau, Konspirerade Louis-Philippe 1815? Ett samtal mellan honom och greve Jakob Pontusson De la Gardie
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Konspirerade Louis-Philippe 1815?
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tant de tort. Je vous avoue qu’å la réponse que le Roi me
fit, je vis bien que, malgré la bonté de son coeur, ön était
parvenu a Lui inspirer, sinon des soupcons, du moins de la
défiance contre moi, et je partis le coeur navré de douleur sur
le sort de ma patrie, et sur celui que je présage pour le Roi
et les Princes de ma famille. — Je ne vous cacherai pas que
je crois avoir en France beaucoup d’amis, et peut-étre méme
beaucoup qui feraient tout pour moi, si j’en avais besoin. Mais
dans 1’armée, il régne un esprit de vertige, une telle animosité
contre les Bourbons que, s’il était question d’un changement
de dynastie, la grande quantité se déclarerait pour le fils de
Buonaparte, qui, dans un moment comme celui-lä, ne
man-querait pas de trouver un appui bien fort dans l’Autriche, dont
l’intérét sera a la fois de fomenter des troubles en France, et
de soutenir un petit-fils de son Souverain qui, sous le nom
d’une régence de Marie-Louise, gouvernerait la France, ete.
Avec Vous, Mr le Comte, je ne dissimule pas; au contraire, je
vous avoue franchement que si le Roi et les Princes qui par
les lois sont appelés au trone de France devant moi, ne
peu-vent s’y maintenir, et qu’ils le perdent comme il y a tout lieu
de le soupconner par leur conduite, leurs inepties et le peu de
talents qu’ils ont de se faire des amis dans l’armée, je ne ferais
pas la petite bouche d’employer tous les moyens pour y monter,
et je crois sans vanité qu’il y a beaucoup de monde qui désiré
ce moment autant que moi .... Je vois fort bien que les
Souverains d’Europe présagent la chose possible, et par cette
question de légitimité jetée en avant, veuille m’en öter toute
idée; mais, mon cher Comte, qu’est-ce que c’est, cette légitimité?
Et combien de Souverains dans ce moment peuvent s’en vanter,
ou, du moins, peuvent dire qu’ils régnent avec légitimité sur
des provinces qui ont appartenu a leurs a’ieux? Est-ce le cas
des Souverains d’Angleterre, de Russie, d’Autriche, de Prusse?
La maison de Stuart aurait alois de fortes réclamations a faire,
et la Pologne, Venise, la Saxe, les Provinces du Rhin
nouvelle-ment échues a l’Autriche, a la Russie et a la Prusse, auraient
de la peine a reconnaitre dans leurs nouveaux maitres les
héritiers legitimes de leurs anciens Souverains. — Vous étes
heureux, vous autres; la position de votre pays, la sagesse du
Prince Royal écartent de vous tout péril. Mais croyez qu’on
Lui en veut, et qu’aux yeux des autres Souverains, ce sera
toujours un grand tort chez lui de ne pas tirer son origine de
ces anciennes maisons qui depuis des siécles pésent sur les
trones. Je vous prie, Comte De la Gardie, de Lui presenter mes
respects, et de Lui dire aussi bien Pestime que je Lui porte,
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