Full resolution (JPEG) - On this page / på denna sida - III. Voyage de Saint-Pétersbourg à Moscou. — Nischni-Novgorod. — Le grand marché. — Voyage à Kazan. — Kazan. — Voyage à Ekatherinenbourg et le long du côté oriental de la chaîne de l’Oural jusqu’aux lavoirs d’or et de platine. — Ekatherinenbourg. — Voyage à Tobolsk
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58 VOYAGE EN SIBÉRIE.
pas rare que les étrangers domiciliés en Russie adop
tent cette politique, qui me fut plus tard expliquée.
A Ekatherinenbourg, je rencontrai M. Kupffer, alors
professeur de l’université de Kazan, avec lequel j’é
tais depuis plusieurs années en correspondance. En
lui faisant voir mon étonnement de ce que lui, pro
fesseur d’une haute institution russe, ne parlait
qu’imparfaitement la langue de l’Empire, il me ré
pondit, comme notre modiste, qu’il avait ses raisons
pour n’apprendre que ce qu’il était indispensable de
savoir. « Si je me présentais, me dit-il, au chance
lier de notre université, Son Excellence un tel, je le
trouverais couché sur son canapé, en robe de cham
bre et en pantoufles, le bonnet sur la tête, fumant
une énorme pipe dont la tête traîne sur le tapis. Si
je m’adressais à lui en russe, il ne se lèverait pas et
me congédierait bien vite; si au contraire je lui parle
français, il est la politesse même. » Le Russe de
grande maison sait qu’un homme bien élevé n’a pas
besoin d’appartenir à l’aristocratie pour être traité
dans tout autre pays avec courtoisie, et il ne veut pas
que les étrangers emportent l’idée que la noblesse
russe est sans éducation et sans urbanité.
La plupart des négociants d’Asie n’étaient atten
dus que pour les semaines suivantes, de sorte que
nous perdîmes le coup d’œil le plus curieux. Il est à
remarquer que la Russie, à demi barbare, paraît être
appelée, par son commerce, à servir d’intermédiaire
pour faire pénétrer un peu la civilisation européenne
parmi ces hordes sauvages dont le torrent se renou-
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