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puis vous assurer, qu’il n’y a point de -tableau de la
débauché, où ce Dieu est mieux dépeint. Son char étoit
suivi de trompettes et de timbaliers habillés en Mores; des
pages Mores les suivirent portans ses lances. Après eux
paroissoit un illustre Afriquain, c’étoit le Comte De la
Gardie, si bien mis et de si bon air, qu’au lieu que les
premiers objets faisoient naitre des cris, celui-ci les
appai-8oit tout d’un coup. 11 sembloit que l’etonnement et
l’admiration, qu’il jette dans tous les esprits, ne se pût mieux
exprimer que par le silence, qui fut bientôt suivi d’un bas
murmure, et redoublé à la fin par des exclamations, qui
surpassèrent les premières. Ses couleurs étoient de
l’incarnat, or et argent, sa cotte d’armes et ses brodequins
de toile d’or garnis de points, le tout orné magnifiquement
de perles et de diamans; une quantité des plumes blanches
ombrageoit le haut de son casque noir et incarnat, tout
brillant de pierreries, ce qui faisoit un effet si merveilleux,
qu’on n’a jamais vû de More plus en droit de s’attirer
l’applaudissement et l’estime general. Le Comte Charles en
Turc superbe, et Mons:r Lars Sparre en Romain poli, les
suivirent. Le premier étoit fort magnifique; leurs couleurs
furent égales, c’étoit de l’or et de l’argent, du verd et du
couleur de rose. Les ornemens du Comte Charles d’une
infinité de pierreries bigarrées, son turban en étoit tout
couvert, et toute sa parure outre cela étoit de mille
couleurs, dont la variété fut extrêmement agréable à la vue.
Le Romain ne brilloit que de diamans, l’on ne donnoit
pas moins de louange à celui-ci qu’au premier, et l’on se
préparoit à donner au troisième le rang, c’étoit le Comte
Gustaf Lewenhaupt en Indien, et le Comte Gustaf LilUe en
esclave. Leur parure étoit brillante et magnifique. Le
Comte de LilUe portoit ses chaînes de si bonne grace,
qu’on se resolut de les lui laisser. Ils étoient suivis de
Mons:r Sparfeldt en Berger héroïque, et de Mons:r Hom en
Bohémien. Tous les deux étoient dignes de louange: le
Berger joignant un air de Héros à ses habits de pasteur,
et le Bohémien une témérité et quelque chose de si bizarre
à ses habits bigarrés, qu’on ne pût bien décider, lequel de
tous les tenans possedoit le plus d’avantage. Je passe sous
silence les suivans. C’étoit de toute sorte de figures bien
ou mal mises. Après qu’ils eurent fait la montre 3 ou 4
fois, Bnccbus commença la course de la lance et du dard.
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