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(1873-1877) [MARC]
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Full resolution (JPEG) - On this page / på denna sida - N:r 12. Bulletin des Seances de la Société d’Anthropologie

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BULLETIN DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ D’ANTHROPOLOGIE. 9

de l’Etat, savoir 8 grands anneaux oblongs en pierre, d’un travail magni*
fique et d’un parfait état de conservation, du type particulier à cette
région, et constituant depuis longtemps l’objet d’une attention toute spéciale.
L’un de ces -anneaux, orné d’une figure humaine, est, sans nul doute, le
spécimen le plus beau et le plus précieux que possède un musée européen.

M. Retzius montre une collection de crânes humains, quelques-uns
avec le squelette y appartenant, et qui ont également été donnés par M.
Hjalmarson à l’une des collections de l’Etat. Dans son zèle pour la science
et sous l’inspiration de son patriotisme, M. Hjalmarson ne s’est épargné
ni peine ni sacrifice pour rechercher, dans sa résidence actuelle, Porto-Rico,
les restes des anciens habitants de l’ile. Aussi lui réussit-il enfin de
découvrir, dans une grotte écartée, les ossements en question, qui ont
appartenu, à ce qu’il suppose, aux Caraïbes, la tribu indienne qui, lors de
la découverte de l’Amérique, habitait tant cette lie que les autres lies dites
Caraïbes des. Indes occidentales, mais qui parait s’être totalement éteinte
dans la suite. M. Retzius signale quelques-uns des caractères physiques
et moraux les plus importants qui distinguaient cette race, pour autant
qu’on les connaisse d’après les ouvrages des voyageurs et des auteurs, ainsi
que par l’étude des crânes relativement peu nombreux et d’autres restes
conservés dans les musées de l’Europe et de l’Amérique. Les Caraïbes
des Indes occidentales étaient une race guerrière et de haute stature, qui,
à son goût pour la piraterie et le cannibalisme, joignait des aptitudes
intellectuelles très-élevées, et était capable d’aspirations plus nobles.
Suivant leurs propres traditions, ces Caraïbes venaient de la partie NE. de
l’Amérique du Sud ou de la région située entre l’Amazone et l’Orénoque,
où ils auraient constitué jadis une race puissante, dont il ne reste que des
groupes épars. A l’instar d’un si grand nombre des autres tribus
indiennes de l’Amérique, les Caraïbes avaient la coutume de donner, par une
pression continue au moyen de bandages appliqués sur la tête de l’enfant
nouveau-né, une forme artificielle an crâne, consistant en une forte
dépression de cet organe en arrière. Cette modification plastique du crâne se
retrouve sur une partie des exemplaires envoyés par M. Hjalmarson.
Cependant, comme les crânes précités, aussi bien que les autres os du squelette
ont évidemment appartenu à une race de stature petite et faible, il n’est, pas
impossible qu’ils ne soient pas Caraïbes, et qu’ils constituent plutôt des
restes d’une race nommée Igneris et Taini, qui a habité les Antilles avant
les Caraïbes, et qui a été détruite par ceux-ci avant l’arrivée des Européens.
Les habitants primitifs sont décrits comme ayant été de petite taille et
d’une constitution faible et grêle, mais ils sont au reste fort peu connus,
et l’on ne parait pas encore posséder d’eux des restes parfaitement
authentiques. M. Hjalmarson ayant promis des renseignements plus détaillés
sur les circonstances de la trouvaille des crânes et des autres os
envoyés par lui, M. Retzius pense qu’il vaudra mieux en ajourner
jusqu’alors la description ethnologique. H parait surtout être d’une grande
importance à plusieurs égards, de chercher à fixer le temps auquel
ces individus ont vécu et où ils ont été ensevelis dans la grotte. Outre
leur intérêt ethnologique, ces os en possèdent un autre non moins grand:
ils portent sur une vaste extension les marques d’une maladie terrible,



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