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et observé lors même de rétablissement de la loi, en disant: quvil
n’y trouvoit rien qui pat empêcher l’ordre établi de dégénérer en
licence; et noos vivons dans un tems qui prouve la justesse de
cette remarque. Ce citoyen éclairé et d’un esprit profond ne s’est
pas expliqué à la vérité sur ce qu’il trouvoit de défectueux dans
la forme de notre gouvernement mais l’expérience nous a
suffisa-ment appris à le démêler, scavoir que ceux auxquels la souveraine
puissance est confiée ne trouvent nulle part de la résistance quand
il arrive que par précipation ou par d’autres foiblesses ordinaires
aux hommes, ils mettent la loi à coté et se permettent même de
l’enfreindre. Quelque respect que tout Suédois doive aux états
du royaume et qu’il leur porte sans doute au fond du coeur,
nous devons tous convenir, qu’ils ont eux mêmes été l’origine et
la cause de la confusion qui afflige l’état en donnant à chaque
diète plus d’étendue à leur autorité, en délibérant et en
prononçant immédiatement sur des affaires qui avant d’être portées
devant eux auroient dû être examinées dans les différents collèges
et par le roi; en donnant des arrêts dans des causes qui
concernent les droits et le bonheur même des particuliers sans observer
ce que les loix statuent pour leur défence et pour leur sûrété ;
En un mot en exerçant un pouvoir arbitraire qui conduit toujours
à la décadence et à la perte d’une état. Or si tout ceci est une
suite de la nature de notre constitution qui n’admet aucune force
externe capable de servir de contrepoids aux états quand ils
abusent de leur pouvoir on ne scauroit disconvenir que Ip,
constitution ne soit imparfaite, car la raison nous dicte et l’expérience
nous prouve qu’aucun mortel et aucun corps moral ne se trouve
dans le mond qui sans un contrepoids pareil ne commettroit des
abus dans l’exercise de la souveraine autorité. On pourrait
regarder comme contradictoire d’imaginer un pouvoir suprême et de
lui donner un frein. Ceci demande donc explication. Dans un
empire indépendant il doit Bans doute y avoir une autorité qui ait
la faculté de statuer sur tout ce qui regarde la conservation, la
sûréte et le bonheur de l’état. Mais pour que cette autorité ne
devienne par l’imperfection des hommes entre les mains desquels
elle se trouve plus dangereuse qu’utile à la société politique toutes
les nations sages ont imaginé un concours de différentes forces
qui doivent se réunir pour l’exercer et pour diriger ses opérations.
a*
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