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supposer que le pays, dans la période de 1750—1885, aurait élé
plus recouvert de glace qu’il ne l’était auparavant1).
d) Transport d’argile, de gravier et de pierres par la bauquise.
La banquise — ou le courant de glace flottante qui descend le long
de la côte orientale du Grønland, contourne le cap Farvel et répand
ensuite ses masses de glace dans le détroit de Davis, d’où une
partie d’entre elles sont sans doute entraînées vers le Sud avant de
se dissoudre — est le plus grand courant de glace flottante que
l’on connaisse. Elle se compose principalement de glace formée
dans le mer polaire, et à laquelle viennent se joindre, dans sa
marche le long du Grønland, en partie des icebergs et autre glaces
provenant des glaciers, en parlie la glace des fjords. Ces différentes
espèces de glaces charrient loules avec elles de l’argile, du gravier
et des pierres, qu’elles dispersent çà et là, à mesure qu’elles se
détruisent et se fondent.
L’argile se trouve en poudre fine dans les 3 espèces de glace.
Elle n’est pas toujours visible, mais devient seulement bien distincte
quand la glace a élé exposée pendant quelques mois au soleil, sans
qu’il soit lombé de la neige dans l’intervalle. Elle se ramasse alors
dans des cavités en forme de coupe et, à la fin de l’été, elle s’y
accumule en si grande quantité qu’on peut en retirer des poignées
d’une seule cavité.
Le gravier et les pierres formenl souvent des tas sur les glaciers
et la glace des fjords, plus rarement sur la glace de mer. II ne se
passait pas de jour, pendant le voyage de l’expédition le long de la
côte orientale, sans qu’on vît plusieurs icebergs, en général
relalive-ment plats, qui en portaient lout un chargement, et même à
Nanortalik, sur la côte occidentale, où la banquise est plus désagrégée,
on rencontre fréquemment, au dire des chasseurs, des glaçons qui
en portent de quoi charger une pirogue. Dans le fjord à’Umanak,
sur la côte orientale, on observa des glaçons plus petits dont la
a) M. Laube dit, il est vrai (Geol. Beobachtungen p. 48): «Es wollte uns
auch in Ostgrönland das Aussehen gewinnen, als ob das Gletschereis
seit dem Besuche des Capt. Graah auf dieser Küste beträchtlich
zuge-nommen haben müsste», mais comme sa connaissance de la côte se
borne à ce qu’il a pu observer pendant un voyage de 5 jours en bateau
le long de la côte, avec seulement de courts séjours à terre, on peut
bien prendre sa remarque pour une simple explosion de lyrisme.
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