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plantes changent de naturel et deviennent meilleurs ou
dégénèrent.
On attend un ouvrage posthume du père Tomasin
de l’orataire, ou il prétend nous donner l’harmonie des
langues, et en les rapportant toutes à l’Hebraïqve monstrer
qve le genre humain vient tout entier d’iVdam. C’est une
grande et belle entreprise qve celle de l’Harmonie des
lan-gves, mais je doute qve ce père, qvelqve sçavant et
laborieux qv’il ait esté, ait pu traiter dignement cette
matière. Je ne connois qve vous Monsieur, présentement,
(qvi puissies y apporter toutes les lumières qv’il faut
auoir. Outre l’érudition et le jugement vous aves fait
des grands voyages, vous connoisses les langues anciennes
€t modernes et vous pouues seul marier les orientales
avec celles du Nord, sans estre entêté des opinions
outrées, comme qvelqves uns de vos Messieurs. Je conçois
bien qve vostre temps, vos emplois de Cour, et vos affaires ne
vous permettront pas de faire un aussi grand ouvrage
qve la matière pourroit meriter, mais il suffit qve vous
jious donniés vn ristretto de qvantité de vos belles
observations et meditations qvi fournissent des lumières, qve les
autres puissent suivre. Vous me communiqués tant de
belles choses, qve ce seroit vne espèce d’impudence
d’abuser de vostre bonne volonté. Ainsi pour ce qui est de tant
de pièces curieuses qvi regardent les diplomes, qve je
pourrois obtenir par vostre faueur, soit de vos propres
recueils ou des papiers du Roy, je n’oserois point vous
faire des demandes. C’est assez qve vous ayiés la bonté de
vous souuenir de moy, si qvelqve chose se présente d’elle
même, ou si l’occasion se trouue de dire un mot en faveur
de mes desseins à ceux qui y peuuent contribuer. Monsieur
l’Envoyé Smith aura les bontés, comme j’espère de profiter
des Vostres pour moy et de voir aussi les statuts de
Malthe, s’il en a le loisir. Je vous remercie cependant
du present d’un liure rare publié autresfois par ordre du
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