- Project Runeberg -  L'Église et la Question Religieuse en Suède par J.-P. Trottet /
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(1857)
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« Art. 6. Les membres de l’église ont le droit de se réunir entre eux, pour
un motif religieux, aussi longtemps qu’ils ne feront rien qui soit contraire à
la loi et à la morale. La loi qui interdit ces sortes de réunions est abolie. SI
de telles réunions se forment sans la participation du pasteur, on ne peut
lui en défendre l’entrée, ni à la police, qui, ainsi que lui, a le droit de les
dissoudre dès qu’elle les juge contraires à la loi et à la morale. Ces réunions
ne doivent pas avoir lieu pendant les heures du culte public, à moins d’une
permission spéciale; sinon, celui qui fournit le local est passible d’une amende
de 67 à 13h francs, et ceux qui prennent part à la réunion, d’une amende
de là francs chacun. »

On s’étonne que les amis cle la liberté religieuse en Suède aient
pu accepter cette proposition comme un progrès. En effet, si l’on
rapporte la loi qui interdit les réunions religieuses, on laisse
subsister celle qui condamne à l’amende ou à la prison quiconque
reçoit le sacrement de la main d’un laïque, puisqu’un luthérien ne
saurait se soustraire à l’autorité de l’église établie sans abandonner
la doctrine luthérienne. En définitive, il est trop visible que de
nouvelles persécutions viendront affliger la Suède dès qu’on appliquera
réellement la loi. D’ailleurs les heures fixées pour les réunions
religieuses, surtout à la campagne, ne se concilient pas avec les
difficultés créées par les distances, et tel pasteur qui se sent intéressé
à les dissoudre peut trop facilement se croire autorisé à les
déclarer contraires à la morale et à la loi. Si un laïque veut arriver à la
liberté par un abandon authentique de la foi luthérienne, il se voit
dans l’obligation de déclarer à son pasteur qu’il ne croit plus ce
qu’enseigne l’église; mais comment combattra-t-il, dans la
plupart des cas, les argumens que celui-ci pourra lui opposer, ou
légitimera-t-il moralement sa démarche, si on le prive des moyens
de se rendre compte de sa foi, c’est-à-dire si on défend le
prosélytisme? Et comment des païens qui sentent que l’église établie
ne repose pas sur une base véritablement évangélique auront-ils
le courage de s’en séparer, s’ils se savent condamnés à faire
instruire leurs enfans dans la doctrine de cette église? Et si malgré
une telle perspective ils se décident à faire ce grand pas, dans quelle
position se trouveront-ils placés vis-à-vis de leurs enfans, que le
pasteur officiel doit chercher à soustraire à leur influence sans que
la loi leur permette de combattre ses argumens? Placés entre leur
pasteur, à qui la loi commande le prosélytisme, et leurs parens,
auxquels la loi ferme la bouche, comment ces enfans
réussiront-ils à concilier leur respect pour celui-là et leur confiance dans
ceux-ci? comment pourront-ils avoir foi en même temps à la
doctrine qu’on leur enseigne et aux sentimens religieux que manifeste
leur famille? N’est-ce pas là aller directement contre le but qu’on

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