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LETTRES
à S. M. le Roi de Prusse.
1.
Stockholm le 22 Août 1772.
Monsieur mon Frère et Oncle!
C’est aujourd’hui plus que jamais que j’oublie
le rang de V. M. et le mien. Vous allez lire ici,
mon cher Oncle, dans le cœur d’un neveu, qui
met sa plus grande gloire dans votre
approbation et dans votre estime. Dieu sait que
l’entreprise dont je viens de sortir si heureusement,
n’était jamais entrée dans mon esprit, lorsque je
pris en main le gouvernement de cet Etat. Je ne
voulais que le rétablissement des lois, telles
qu’elles étaient selon la forme de 1720, et qu’on me
laissât du moins jouir en repos des droits
qu’elles stipulait pour la couronne. Voyant que cette
prétention, toute médiocre qu’elle était,
déplaisait cependant à la faction dominante, je pris
d’abord le parti de me contenter de moins et de
ne souhaiter que la conservation de ce qu’avait
eu mon Père.
Vous savez, mon cher Oncle, qu’on m’a
encore disputé ce léger avantage; on m’a reduit à
moins et je m’y soumettais néanmoins, pour
avoir le repos que j’aimais, je l’avoue, audessus
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