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Totre poste, vous pouvez, sans scrupule,
supprimer ou garder l’acte que je vous envoie.
Personne ne le sait, et pour mieux garder le secret,
je l’ai écrit, comme vous pouvez le voir, tout
entier de ma main. Mais si, au contraire, vous
persistez dans votre résolution, vous voudrez bien
l’envoyer au Secrétaire d’Etat Carlsson, pour qu’il
le,contresigne et y fasse mettre le sceau, en
l’envoyant au Comte de Horn.
Mon voyage a été aussi heureux qu’agréable.
Vous savez déjà, sans doute, toutes mes grandes
aventures, et que, non content de trouver des Rois
et des Princes, que j’ai été chercher de si loin,
j’eU ai vu d’autres aussi promeneurs que moi:
que j’ai passé deux jours presque seul avec
l’Em-pereur à Florence, et trois jours de même à Rome:
que nous avons été ensemble comme de bons
en-fans au pied du trône du Pape, et que tout ceci
a occupé un peu les gazetiers et les spéculations
des politiques. Je suis revenu de Naples,
enchanté de ce paradis terrestre, où il ne
manquerait qu’un peu d’ordre et nos femmes aimables,
pour être le vrai pays d’Eldorado. Belles cités,
climat doux, peuple gai, chère excellente,
toutes les délices s’y rencontrent, et les anciens
poetes n’avaient pas tort d’y placer les champs
Eli-sées. A Rome tout est bien différent, sur-tout le
climat, qui est bien moins sain que celui de
Stockholm. On ne voit ici que les débris de la
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