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O. NILSSON.
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faisant une attention perpétuelle et infatigable aux démonstrations
de respect qu’on Lui fait, ou qu’on ne Lui fait pas. Le moindre
geste, la moindre parole Le blesse, et sa présence suffit à l’heure
qu’il est pour gêner tout le monde, de sorte que quand II
parviendra au trône, la cour qui est déjà montée sur un ton qui
n’annonce rien moins qu’une nation libre, sera de toutes les
cours de l’Europe la plus recherchée en formalités et où il y
aura le plus de gêne. Il aime singulièrement tout ce qui
s’appelle étiquette et les cérémonies dans lesquelles il s’agit de
représenter et de paraître avec éclat, ont les plus grands attraits
pour Lui; aux bals masqués-mêmes qui semblent devoir leur
institution au désir de rapprocher et de confondre quelquefois les
différents états et de faire goûter le plaisir de l’égalité à tout le
monde, son plus grand amusement est de se bien déguiser, mais
de se faire connaître malgré cela indifféremment à tous ceux
qui s’y trouvent, pour jouir du plaisir de recévoir des excuses
de ceux qui Lui avaient parlé familièrement sans Le connaître,
et pour voir plusieurs petites gens qui assistent à ces bals,
frappés de la surprise de se trouver vis à vis de Lui et pénétrés de
respect et de soumission. Par un effet de son orgueil II ne
souffre pas la moindre contradiction, pas même de Leurs
Majestés, et comme il en essuie le plus souvent de la part de la
Reine, il est constaté qu’il ne L’aime point et qu’il L’abaissera
autant qu’il sera possible, quand II en aura le pouvoir; aussi la
Heine le sait-Elle bien et il est surprenant que malgré cela
Elle tâche à établir en Suède un pouvoir illimité qui bientôt
échappera de ses mains pour passer entre celles d’un fils qu’Elle
a tout lieu de craindre; remarque que mr d’Havrincourt Lui fit
faire peu avant son départ, comme Y. Excell. s’en souviendra.
Il est à observer cependant que, quoique le Prince n’aime pas
la Reine, l’habitude de La craindre et la supériorité que la
différence du genie de L’un et de L’autre doit naturellement assurer
à cette Princesse, font qu’elle a un certain crédit sur son esprit
et qu’Elle peut influer sur ses résolutions et sur ses actions,
pourvu qu’Elle ne Le heurte pas de front. IJn second effet de
son orgueil c’est qu’il est dur et rude envers ses domestiques
et même envers ses cavaliers, car comme on Lui a inspiré dès
son enfance les idées les plus fausses et les plus singulières de la
différence entre l’état de souverain et celui de particulier,
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