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Blad
ur
konung Gustaf III:s och drottning Sofia Magdalenas
giftermålshistoria.
(Forts, från Femte delen, sid. 204).
Scheffer sammanskref emellertid en vidlyftig uppsats, som
utgjorde en utveckling af de argumenter, hvilka han förut
munt-ligen framstält i det nyss omnämnda samtalet med drottningen.
Denna uppsats blef nu henne till begrundande öfverlemnad.
Den meddelades äfven åt Schack, som d. 27 Augusti
öfver-sände densamma i afskrift till Bernstorff1). »Votre Exc. verra»
— yttrar gesandten bland annat — »avec combien de courage
*) Denna intressanta uppsats har följande lydelse:
»Réflexions présentées à S. M. la Reine de Suède par Mr. le Sénateur
Baron de Scheffer.
»Quand on examine l’état présent des affaires de ce royaume, sa position
ne présente de tous côtés que des abîmes: dans l’intérieur l’Etat est déchiré
par des factions dont l’unique objet est de se poursuivre et se persécuter tour
à tour, et pour comble de malheur celle des deux qui aujourd’hui est en
possession du pouvoir absolu, a embrassé des maximes si destructives de tout
gouvernement et de tout bonheur public que bientôt le découragement, la perte
(les arts et la pauvreté universelle seront le partage infaillible de toute la
nation. Au dehors la considération, et, qui plus est, la sûreté ont entièrement
disparu.
Les alliés naturels de la Suède sont négligés et mécontents; un voisin
puissant et impérieux gouverne à son gré toutes nos affaires et connaissant
ses intérêts nous conduit insensiblement à cet état de faiblesse et de mépris
universel en Europe où notre unique ressource sera d’employer les secours de
la Russie et de jouir d’une existence précaire.
Ce tableau dont la peinture n’est point chargée, est sans doute effrayant
au premier coup d’oeil, mais il le devient bien davantage quand, en jetant le
moindre regard sur l’avenir, on aperçoit avec évidence toutes les suites du
système monstrueux de notre politique actuelle ; il est impossible de se
dissimuler quels sont les titres du souverain futur de la Russie au trône de Suède.
Est-il croyable qu’il oublie un jour un droit héréditaire prétendu et soutenu
par tant d’écrits et par tant de démarchés, mais surtout confirmé et pour ainsi
dire ratifié dans la personne de son père par l’élection la plus unanime qui
fût jamais et par l’offre de la couronne faite au nom de toute la nation
Suédoise par une députation solennelle reçue dans la capitale même de son empire?
Est-il croyable qu’avec un tel titre et la facilité de le faire valoir contre un
Etat dépourvu d’alliés et de défense le futur souverain de la Russie ne se
livra-t-il à l’ambition si naturelle à tous les hommes, mais particulièrement à
tous les princes, de porter ses droits et son pouvoir aussi loin qu’ils peuvent
aller? Tout cela est tellement dans l’ordre naturel des choses, qu’il est
impossible de ne pas trembler dès aujourd’hui pour notre Famille Royale même,
dont la perte mettrait le comble à celle de notre indépendance et de notre
existence.
Hist. Bibliotek. 1879.
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