- Project Runeberg -  Historisk tidskrift / Trettonde årgången. 1893 /
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(1881) With: Emil Hildebrand
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GUSTAF III, SOFIA MAGDALENA OCH CHRISTIAN VII 1788 317

5.

Christian VII à Sophie Madeleine.

Ma très chere Soeur,

Mon Coeur me l’avait dit que le Votre souffrirait, ma très chèrè
Soeur, et Vous ne me rendriez pas cette justice, que j’attends de
Votre part, et dont je trouve la guarantie dans mes propres
sentiments pour Vous, si Vous n’etiez persuadée, que la tendresse et
l’amitié sincère, qui m’attache à Vous, à Votre Fils, mon neveu tres
chéri, et à tout ce qui Vous touche de près, est pour moi une
considération, qui balancerait toutes les autres, si celle d’un devoir
supérieur ne devoit quelques fois l’emporter. Les voeux de vivre en paix
avec toutes les Puissances de l’Europe, a été toujours le premier
de tous mes sonhaits. Celui d’une harmonie parfaite avec mes
voisins, et surtout avec le Roi Mon Beau frère y appartient. Il a
toujours été également vif. J’ai fait toujours tout ce qui a dependu
de moi pour soutenir ce systeme, dont mon bonheur et celui de mes
sujets dépendait. Il était donc impossible, que j’aye pû vouloir y
renoncer volontairement. Jamais une idée d’ambition, de jalousie,
ou de défiance n’a souillé la pureté de mes intentions. Rien n’a égalé
mes regrets, quand j’ai vû qu’un Orage allait s’élever, que j’avais
longtems conjuré, mais en vain. Mais je respecte Votre situation et
Votre douleur respectable, ma très chère Soeur, et mes plaintes ne
degenéreront pas en reproches.

Je n’ai pris un parti décisif, que lorsque mon devoir n’était plus
douteux. Rien ne peut en dispenser un Souverain, jaloux de la
cou-fiance de l’Europe, et surtout de celle de son peuple. Vous
rougiriez de Vos parents, si d’autres motifs les guidaient, mais Vos n’aurez
jamais à combattre une idée aussi pénible quand il s’agira de mes
8entem:t8 et de ceux de mon fils, qui les partage entièrement, et qui
saura meriter votre amitié et votre estime, autant qu’il les
ambitionne.

Je sens parfaitement tout ce que Vous me dites sur la Russie,
mais il faut nécessairement que je Vous fasse la remarque, qu’il
ne s’agit pas de l’aggrandir, mais de la défendre, et que d’ailleurs
le Pouvoir d’une Puissance, qui est un allié fidèle ne peut jamais
paraitre redoutable. Il a non seulement entierèment dépendu du Roi
mon Beaufrère d’en acquérir l’amitié sincère mais je me flatte, que
cela n’est pas encore devenu impossible. Il faut y disposer les
esprits de toutes parts: Je n’oublierai rien pour y réussir: faites de
même, ma très chère Soeur, et parmi tous ceux, qui Vous en
devront de la reconnaissance, j’aime à passer et à me nommer le
prèmier. Ma véritable tendresse pour Vous est d’ailleurs
indépendante des événements: Les actions politiques des Roi sont
déterminées par leurs obligations, mais leur Coeur ne l’est pas. Il se

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